La finance méditerranéenne

Présélection prix Turgot

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Revue D’Economie Financière n°136.

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Jean Louis Chambon, président du Prix Turgot

Sous la houlette d’un trio original, composé de deux économistes de l‘AFD, bastien Bedossa et Vincent Caupin, et d'Hicham Cherradi de l’autorité marocaine des marchés de capitaux, la REF poursuit son tour d’horizon extra-européen qui, dans ses précédentes revues a traité, de la Chine, de la finance américaine, puis de l’Inde, du continent Africain et enfin à l’Amérique latine.

Ainsi, dans cette nouvelle parution, une trentaine de co-auteurs dont Olivier Pastré, apportent une contribution très complète et complémentaire à cette réflexion sur les systèmes financiers des pays méditerranéens, n’appartenant pas à l’Union européenne.

Cet espace géographique regroupant plus de 300 millions d’habitants s’étend du Bosphore jusqu’ au détroit de Gilbraltar, la Turquie, Le levant et l’Afrique du Nord, avec quelques «infidélités à ce périmètre» complété par un éclairage historique portant sur la Renaissance des villes italiennes, Florence, Gênes, et Venise et de la méditerranée, berceau de l’esprit capitaliste notamment financier.

On peut penser en effet que «… la finance internationale européenne trouve une part de ses origines dans les activités exercées pour le compte des Etats Pontificaux..». De même, qu’il est clair que si la finance islamique qui disposait de potentialités fortes dans ce monde à forte imprégnation islamique ne s’est pas imposée , c’est «…qu’elle n’a pas su ou voulu trop dépasser les limites que la religion lui imposait ..»

Au fil des pages apparait un espace économique et financier hétérogène dans lequel s’ exprime à la fois l’ importance et les limites du financement bancaire , avec une absolue nécessité de développer d’autres modes de financement ,avec , en conséquence de nécessaires transformations.

Devant cette hétérogénéité, et la rôle central des systèmes bancaires dans le financement de l’économie (avec un taux d’inclusion bancaire parmi les plus faible du monde), en conséquence dans de nombreux pays les autorités locales, avec le support de la communauté internationale, et «les forces du marché» se rejoignent pour mettre en place un système financier plus diversifié susceptible de permettre le développement d’une croissance économique plus inclusive.

Ainsi est démontrer que la finance méditerranéenne, en dépit de son hétérogénéité, reste bien une réalité, mais qu’elle doit pour s’affirmer, promouvoir une complémentarité démographique et technologique entre le Sud et le Nord et se consacrer plus aux PME-et aux TPE par trop oubliées.