La Chine est-elle capitaliste?

Présélection prix Turgot 2018

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Rémy Herrera et Zhiming Long, Editions Critiques.

Rémy Herrera est économiste et chercheur au CNRS. 

Zhiming Long est professeur à l'Université de Tshinghua de Beijing.

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Christian Chouffier

Cet ouvrage contribue aux nombreuses questions sur le sujet en apportant le point de vue d'économistes marxistes dont un universitaire chinois. Après avoir dressé un tableau géographique et historique de la chine, les auteurs décrivent le processus de modernisation de l'économie chinoise et le font remonter à la révolution d'après-guerre et au régime communiste de Mao Zedong.  A partir de leurs propres séries statistiques ils montrent que la croissance du PIB et du «stock de capital productif» a été très importante dès le succès de la «révolution prolétarienne» même si certaines «crises» en ont marqué certaines époques.  On parle ici du «grand bond en avant» et de la «révolution culturelle». Les réformes de Deng Xiaoping en ont accéléré la dynamique en assouplissant la planification et en apportant des méthodes concurrentielles visant à améliorer la productivité tout en conservant le domaine industriel étatique permettant d'alimenter les industries moyennes en produits à prix régulés et un système bancaire centralisé finançant l'économie. 

Aujourd'hui, même si un certain nombre de «capitalistes» ont amassé des fortunes spectaculaires, ce domaine industriel et financier étatique reste primordial et sous le contrôle strict du PCC. En ce sens les auteurs considèrent, très probablement à juste titre que la chine n'est pas capitaliste mais reste une économie socialiste même si on peut lui associé le terme «avec marché». Ils considèrent également que cette situation n'est qu'une étape dans la «transition socialiste».

Le marxisme avoué des auteurs nous expliquant que la Chine est une démocratie, le peuple étant représenté par le PCC et l'occident aux mains d'une ploutocratie asservie à la domination étatsunienne ainsi, l'utilisation d'une langue de bois communiste digne des années 50-60 et le silence assourdissant sur les victimes du régime amoindrit la portée de leur thèse.