Waystone veille au respect des règles

Salima Barragan

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L’industrie des fonds évolue vers davantage de régulation, estime Cyril Delamare.

En réponse à divers scandales financiers, les régulateurs mondiaux œuvrent sans relâche pour renforcer le cadre réglementaire de l’industrie. Leur objectif: la rendre plus transparente. C’est dans ce contexte en évolution que la fusion de MontLake, présente en Suisse depuis 15 ans, MDO et DMS a donné naissance à Waystone qui s’occupe de la compliance, de la gestion et de la conformité des fonds qu’elle structure. Cette nouvelle entité supervise 1’000 milliards de dollars US d’actifs entre ses différentes bases en Amérique du Nord, en Europe et plus récemment en Asie. Entretien avec Cyril Delamare, Global Chief Growth Officer chez Waystone.

Pouvez-vous nous préciser vos activités de gouvernance institutionnelle, de risque et de conformité pour la gestion d’actifs?

La gouvernance s’assure que les produits sont en adéquation avec les règles et que les gérants gèrent les portefeuilles en concordance avec les stratégies d’investissement du prospectus. Elle garantit que tout l’écosystème du fonds fonctionne de façon efficace, afin que les clients tirent une expérience positive au cours de leurs investissements dans nos produits. Nous ne gérons pas d’argent mais déléguons la gestion aux institutions avec lesquelles nous travaillons. Nous sommes leur partenaire de structuration et nous nous occupons du concept opérationnel ainsi que du respect des règles.

La Suisse a toujours été un marché important pour nous ainsi que les sociétés qui nous ont formé.
Vos activités de conformité comprennent-elles aussi les fonds ESG qui nécessitent une expertise extra-financière?

Nous assistons à une analyse européenne de rating des fonds ESG avec un baromètre qui définit précisément les critères ESG. Nous avons travaillé avec nos clients pour atteindre un rating de satisfaction. Certains d’entre eux sont en conformité avec les ratings ESG, alors que d’autres sont en transition. Enfin, une minorité ne peut pas être en conformité du fait de la stratégie ou des actifs sous-jacents. Nous observons un net intérêt des investisseurs pour ce type de produits ce qui pousse nos clients à développer de nouvelles gammes ESG.

Comment votre clientèle est-elle composée?

Notre clientèle est très large et globale car nous pouvons lancer des fonds dans la plupart des grands centres financiers. Nous travaillons pour des banques, des gestionnaires de fonds et des caisses de pension.  Mais les investisseurs qui placent des avoirs dans nos produits sont également une partie importante de notre masse sous gestion, car nous opérons un nombre important de fonds UCITS, sur des canaux de détail ou sur des stratégies de type multigestion réservées à des professionnels, ou à des profils de clients fortunés et éduqués dont l’appétit au risque est élevé.

Quel est votre lien avec le marché Suisse?

La Suisse a toujours été un marché important pour nous ainsi que les sociétés qui nous ont formé. Nous avons toujours administré beaucoup d’actifs venus de Suisse au travers des banques privées des différentes places, des tiers gérants, des family office, ainsi que des caisses de pension. Un grand nombre de banques et d’acteurs de Genève et de Zurich nous font confiance depuis 15 ans.

Notre stratégie d’acquisitions nous permet d’offrir à notre clientèle les services complémentaires qu’elle demande.
Quel est l’objectif de votre partenariat avec Montagu Private Equity, une société européenne de capital-investissement?

Après la naissance de notre entité, nous cherchions à financer nos stratégies de croissance organique et par acquisition. A cet effet, nous avons invité MML à prendre une participation, puis Montagu nous a rejoint avec des actifs plus larges pour étendre notre activité et développer nos plans de croissance. L’intérêt était d’avoir accès à leur réseau ainsi qu’à leur capital qui nous permet de développer à notre stratégie d’acquisitions.

Ces partenariats ont précédé à une autre série d’acquisitions. Dans quelle logique s’articulent-elles?

Notre stratégie d’acquisitions nous permet d’offrir à notre clientèle les services complémentaires qu’elle demande. Récemment, nous avons acquis quatre sociétés de compliance situées à Singapour, au Moyen Orient, en Angleterre et aux Etats-Unis afin de créer un pôle compliance dédié aux sociétés de gestion, car nous avions constaté qu’un grand nombre de nos clients ne trouvaient pas d’offres satisfaisantes et avaient besoin d’un partenaire global.

Quel regard portez-vous sur le marché?

L’industrie des fonds et de la finance continue son évolution avec davantage de régulation et d’intervention de différents régulateurs locaux et globaux. On l’a vu avec la série de mesures de la CBDF de l’Union Européenne devenues une réalité au mois d’août. Nous devons être à jour avec de plus en plus de règles et de modifications et cette tendance n’est pas près de s’arrêter. Nous maintenons une surveillance attentive de ce qui se passe dans différents pays pour anticiper les changements réglementaires.