Le bouleversement orchestré par la Finma est une bonne nouvelle pour certains acteurs de la branche. Stanhope Suisse, dont les encours atteignent 27 milliards de dollars, affiche clairement ses ambitions: devenir le plus grand gérant de fortune indépendant de Suisse. Le groupe entend absorber des petites structures qui n’ont pas la taille critique pour poursuivre leur activité au sein du nouvel environnement réglementaire et des discussions sur des rapprochements seraient en cours. Entretien avec le CEO fraichement nommé de Stanhope Capital en Suisse, Laurent Mazens.

Notre acquisition en 2021 de FWM Holding aux États-Unis (ndlr: le propriétaire des sociétés Forbes Family Trust et Optima) a conforté notre biais en faveur des États-Unis dans la façon dont nous gérons les portefeuilles de nos clients. Les actions américaines ont connu une performance trois fois supérieure à leurs homologues européennes au cours des 10 dernières années et ce n’est pas près de changer. Mais au-delà des actions cotées, ce qui nous différencie des autres acteurs est notre expertise sur les classes d’actifs alternatives: le private equity, l’immobilier et les hedge funds.

Nous savons que lors des périodes de haute volatilité, les actifs illiquides attirent davantage les clients. Ceci s’explique par la capacité des fonds de private equity à apporter une vraie valeur ajoutée aux entreprises en portefeuille en étant activement associés à leur croissance, et donc d’être moins dépendants des humeurs de marché. Cette capacité des meilleurs fonds de private equity à «créer» la valeur sans compter uniquement sur les vents porteurs de marchés haussiers leur permettra de continuer à surperformer les marchés cotés dans les années à venir.

Nos processus de gestion sont complètement transparents et nous communiquons beaucoup avec nos clients. La volatilité est toujours désagréable, mais nos clients comprennent qu’il faut garder une perspective de long terme et que ces périodes troublées peuvent aussi offrir de belles opportunités d’investissement. La clé est de rester bien diversifié.

La Finma est consciente que le secteur des gérants indépendant est morcelé et sa règlementation, qui était nécessaire, va mettre en lumière et éliminer les acteurs les moins performants. Notre souhait est de nous positionner en tant que leader de ce marché. Nous sommes en mesure d’accueillir plusieurs gérants qui n’ont pas la taille pour poursuivre leur activité. Le changement réglementaire de la Finma représente pour nous une opportunité. Nous sommes en discussion avec des sociétés qui cherchent à s’arrimer à un acteur comme nous. Je travaille main dans la main avec Daniel Pinto, fondateur et CEO de Stanhope Capital Group, pour avancer sur ces sujets stratégiques.

J’ai rejoint Stanhope parce que notre modèle est transparent et que nous allions les vertus d’un gérant indépendant entièrement focalisé sur ses clients avec les ressources d’un groupe mondial de 140 collaborateurs dans 7 bureaux à travers le monde, dont 15 en Suisse. Mon objectif est d’apporter ce «meilleur des deux mondes» à nos clients en Suisse et de poursuivre notre expansion.

Comme mentionné, nous poursuivons notre croissance, attirons des talents et analysons les opportunités de rapprochement qui font sens.