Un géant des marchés privés à Zurich et à Paris

Salima Barragan

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Todd Myers, Blackstone Private Wealth Solutions: «Nous mettons notre offre à la disposition d’un plus large éventail de clients individuels européens».

Depuis un certain temps, Blackstone ne réserve plus son offre aux investisseurs institutionnels et aux clients très fortunés du marché américain. Le spécialiste des investissements privés compte faire de même en Europe en proposant sa gamme à tous les segments de la clientèle privée européenne via Blackstone Private Wealth Solutions. En Suisse, il a fraichement nommé Michael Mostert pour diriger cette entité afin de renforcer les relations commerciales avec les banques de la place et les gestionnaires de fortune indépendants. Cette nouvelle fonction, basée à Zurich, succède au recrutement d’un rôle similaire en France. Le point avec Todd Myers, Global Chief Operating Officer.

Pourquoi renforcez-vous votre présence en Suisse, un marché déjà très concurrentiel?

Notre objectif est de proposer l’offre de Blackstone aux investisseurs individuels en Suisse. Nous pensons qu’il est primordial de fonder une équipe à Zürich afin de travailler localement avec les gestionnaires de fortune. Nous cherchons à travailler avec les banques afin d’identifier et de concevoir les produits que recherchent les clients comme, par exemple, des solutions structurées sur l’inflation ou sur la toile de fond macroéconomique. Il s’agit certainement d’un marché très concentré de clients de banques privées. Mais beaucoup d’entre eux, et de conseillers financiers, qui sont basés ailleurs en Europe ou en Asie, sont une extension des affaires helvétiques. Enfin, il y a une certaine compétition dans toutes les régions du monde, mais nous fournissons un service sans égal, attrayant et qui tombe au bon moment…

Ces acquisitions sont axées sur la digitalisation, l’e-commerce, la logistique ainsi que les entrepôts.
Pourquoi votre offre de solutions dans les marchés privés, en opposition aux marchés publics, tombe-t-elle au bon moment?

Nous nous différencions des managers traditionnels qui investissent dans les marchés publics en offrant des solutions alternatives qui recouvrent un large spectre: dette privée, private equity et immobilier. Nous fournissons également d’autres véhicules pour investir dans les domaines où nous pensons avoir la force de frappe d’un gestionnaire mondial. Nous voyons aujourd’hui des opportunités dans l’immobilier commercial européen et américain, les solutions de crédit pour des entreprises de taille moyenne ainsi que dans le private equity.

Quelles sont vos vues sur l’immobilier commercial européen?

Ce marché partage les mêmes caractéristiques fondamentales que le marché américain, avec aujourd’hui une prédominance pour l’immobilier logistique dans lequel nous déployons des capitaux.

Les importantes acquisitions en 2021 pour plusieurs milliards font-elles partie de votre stratégie d'investissement thématique?

Oui, car ces acquisitions sont axées sur la digitalisation, l’e-commerce, la logistique ainsi que les entrepôts; des tendances auxquelles nous croyions depuis un moment et qui se sont accélérées durant la pandémie. Nous continuerons à investir dans de telles opportunités de convictions.

Il est primordial pour l’industrie européenne de mettre nos solutions d’investissement à la disposition d’un plus large éventail de clients individuels disposant de différents niveaux de fortune.
Après la création récente d’un bureau zurichois où vous avez engagé quelques personnes, avez-vous des ambitions pour le marché francophone genevois?

Nous allons assurément servir le marché genevois depuis Zurich, où nos équipes voyageront à la rencontre des acteurs genevois de la gestion.

Vous avez également ouvert il y a peu une antenne parisienne. Pourquoi ce développement en Europe est-il nécessaire?

Nous avons la conviction qu’il est primordial pour l’industrie européenne de mettre nos solutions d’investissement à la disposition d’un plus large éventail de clients individuels disposant de différents niveaux de fortune. Les investissements alternatifs étaient jusqu’à présent disponibles uniquement pour les clients très fortunés. Après avoir lancé cette offre aux Etats-Unis, nous la lançons en Europe afin que l’allocation aux marchés privés puisse constituer une part plus importante des portefeuilles des clients privés.

Quelles sont les prochaines étapes de votre développement en Europe?

Après avoir ouvert un bureau à Paris, où nous sommes en contact avec divers acteurs de la finance pour nous implanter sur le marché français, nous comptons nous développer davantage sur d’autres marchés européens, y compris à Zurich, car nos convictions sur l’Europe n’ont jamais été aussi fortes.