Synergie de croissance

Salima Barragan

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«En 5 ans, nous sommes passés de 1,5 à près de 20 milliards de dollars d’encours», déclare Philippe Couvrecelle d’iM Global Partner.

Le réseau d’asset management iM Global Partner poursuit sa croissance externe sur le marché américain. La société parisienne vient d’annoncer l'intégration de la société de multigestion américaine Litman Gregory qui devrait être finalisée en mai 2021 sous réserve de l'approbation de la SEC. Cette opération stratégique permettra d’ajouter la plateforme de fonds Litman Gregory à l'offre actuelle et s’inscrit en continuation d'une série d’acquisitions à l’international dont les fonds OYSTER et Zadig AM en 2020. Entretien avec Philippe Couvrecelle, CEO.

Que fait exactement iM Global Partner?

IM Global Partner est une société d’asset management qui développe ses activités sous la forme d’un réseau avec des partenaires dans lesquels elle prend des participations minoritaires de 15 à 45% afin de développer la distribution de leurs produits et la stratégie d’investissement sur les grands marchés.

«La gestion de qualité est affaire d’hommes et de femmes.
L'ingrédient principal en est une équipe qui travaille en harmonie.»
Pourquoi se limiter à des participations minoritaires?

La gestion de qualité est affaire d’hommes et de femmes. L’ingrédient principal en est une équipe qui travaille en harmonie. Les sociétés de gestion qui sont nos partenaires ont été bâties par des individus indépendants et talentueux. Ils cherchent à élever leur entreprise sans pour autant perdre leur indépendance. C’est pourquoi, nous ne souhaitons pas les contrôler mais choisissons des partenaires dont les intérêts sont alignés aux nôtres, après avoir naturellement effectué une due diligence complète. Dans l’industrie de la gestion active, ce n’est pas parce que vous n’avez pas le contrôle du capital sur une entité que les résultats ne sont pas au rendez-vous.

 Pourquoi s’intéresser au marché américain qui est hyperconcurrentiel ?

Parce que les environnements concurrentiels nous offrent la possibilité de lier des partenariats avec des sociétés performantes et de distribuer leurs produits dans un marché très ouvert aux produits compétitifs. Regardez ce qui se passe en Europe : les parts de marché sont encore principalement détenues par une poignée de grands groupes bancaires ou d’assurance, et l’architecture ouverte, pourtant très favorables aux investisseurs finaux, a plus de mal à se développer.

Pourquoi avoir choisi plus particulièrement la société Litman Gregory pour poursuivre votre expansion de l’autre côté de l’Atlantique?

Nous recherchions une plateforme de distribution et cette société correspondait à nos critères en termes d’accélération de distribution, de valeurs et de culture d’entreprise. Elle offre une belle plateforme de fonds multigestion de deux milliards dont nous allons pouvoir accélérer la distribution sur le marché américain. 
Nous souhaitons aussi développer les activités de wealth management de Litman Gregory par croissance organique mais aussi par croissance externe.

«Nous sommes déjà présents à Genève et Zurich et comptons bien
renforcer notre présence sur ce marché prioritaire pour notre groupe.»
Vous intéressez-vous également à la Suisse, un marché concurrentiel en matière d’asset management?

A nos yeux, la Suisse est un marché important d’où l’acquisition de la gamme de fonds OYSTER qui appartenait auparavant à la banque Syz. Nous sommes déjà présents à Genève et Zurich et comptons bien renforcer notre présence sur ce marché prioritaire pour notre groupe.

Quel bilan tirez-vous de votre acquisition de la plateforme OYSTER, bien établie auprès des clients européens?

Dans le passé, OYSTER a bénéficié de belles performances avant les trois dernières années plus difficiles qui ont encouragé Syz à se recentrer sur la banque privée. A ce moment-là, nous cherchions une plateforme de distribution bien établie. Après l’acquisition, nous avons conservé les meilleurs mandats qui étaient déjà en place, notamment certains avec la banque Syz, et avons rapidement réalloué les mandats de gestion à des gérants partenaires que nous considérons plus performants puis enfin, nous avons réformé l’offre OYSTER. Suite à un travail titanesque d’un point de vue commercial, opérationnel et réglementaire, nous avons réorganisé en 2020 près de 70% de la gamme. Cette année, nous avons déjà enregistré une collecte nette positive de 100 millions d’euros et nous réfléchissons à ouvrir de nouveaux fonds au cours de l’année prochaine.

Polen Capital en 2015, Sirios en 2018, Scharf Investments en 2019, Zadig AM en 2020 pour ne citer qu’eux…Allez-vous poursuivre votre croissance externe avec d’autres partenariats?

Définitivement, oui. D’ici 5 ans, après 215 millions d’euros déjà investis, nous souhaitons investir un montant supplémentaire de 300 millions euros dans la croissance externe avec de nouvelles prises de participations minoritaires aux Etats-Unis, en Asie et en Europe. Nous nous intéressons aussi aux sociétés de wealth management afin de les greffer sur la plateforme Litman Gregory.

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