Pour Thiemo Volkholz de PGIM Investments, l’évolution récente va dans le sens d’une amélioration des perspectives pour 2021.
Société peu connue du grand public, le gérant d’actifs PGIM appartient au groupe américain Prudential Financial Inc1, actif notamment dans les assurances-vie et différents services financiers. Tout en disposant d’un haut degré d’indépendance, PGIM peut s’appuyer sur les ressources mises à disposition par son propriétaire et une «solide gestion des risques», comme le souligne Thiemo Volkholz, responsable de la clientèle allemande, autrichienne et suisse chez PGIM Investments. En termes de taille, PGIM gère quelque 1’400 milliards de dollars et compte ainsi parmi les dix plus grands gérants d’actifs au monde. Parmi les différentes entités qui composent la société, il y a d’abord PGIM Investments, l’unité en charge de la distribution auprès des intermédiaires financiers notamment. S’y ajoute PGIM Fixed Income, la plus grande boutique au sein du groupe qui est spécialisée dans les produits à revenu fixe dont les actifs sous gestion avoisinent les 950 milliards de dollars. Il y a aussi Jennison Associates qui se concentre sur les actions fondamentales et gère quelque 200 milliards de dollars ainsi que d’autres boutiques spécialisées dans des domaines tels que les investissements alternatifs liquides/quant (110 milliards de dollars) et l'immobilier (183 milliards de dollars). Par régions, les fonds se répartissent principalement entre les Etats-Unis (1’000 milliards de dollars), l’Asie (300 milliards) et la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (100 milliards). Quelles sont les priorités du gérant d’actifs sur le Vieux Continent? Entretien avec Thiemo Volkholz.
PGIM Investments est présent dans la région dite DACH depuis octobre 2018. Nous disposons d’une équipe de deux personnes à Francfort, complétée par deux autres collaborateurs à Zurich. L’an prochain, l'équipe pourrait s'étendre encore plus dans cette région afin de répondre à la dynamique positive. Nous avons ouvert en effet notre bureau de Zurich en août 2020 et sommes maintenant pleinement opérationnels, prêts à servir nos clients suisses localement.
au cours des neuf premiers mois de 2020. C’est un énorme succès.»
Dans le domaine des fonds UCITS, les afflux ont atteint 2,3 milliards de dollars au cours des neuf premiers mois de 2020. C’est un énorme succès. A l’intérieur de la région DACH, on constate certaines différences entre les pays. En Allemagne, les investissements ont été effectués surtout dans des fonds en actions globales, à l’exemple des fonds PGIM Jennison Growth Fund, ou sur les marchés émergents comme le PGIM Emerging Markets Equity Fund. En Suisse, les fonds ont afflué étonnamment surtout dans le domaine des produits à revenu fixe. C’est le cas notamment pour les fonds obligataires flexibles et «high yield» que nous proposons. Cela s’explique notamment aussi par le fait que plusieurs grandes banques comptent parmi nos clients. En Autriche, les clients s’intéressent plutôt à des solutions classiques comme les fonds de fonds, comme les fonds européens à haut rendement ou les fonds en actions américaines.
De manière générale, il faut d’abord se poser la question de ce à quoi il faut s’attendre pour l’année 2021. Dans l’ensemble, nous sommes plutôt optimistes pour l’an prochain – nous n’anticipons pas de récession en 2021. L’évolution de ces derniers mois va clairement dans le sens d’une amélioration des perspectives pour l’an prochain. S’agissant des marchés obligataires, nous nous attendons à ce que les taux restent bas pendant encore très longtemps pour les obligations d’Etat et nous voyons davantage d’opportunités dans le segment du crédit qui a des chances de bien performer l’an prochain. D’un point de vue stratégique, un aspect clé pour que les gestionnaires d'actifs soient performants est de disposer d’un degré de liberté plus élevé et de pouvoir réagir rapidement à un environnement changeant - en bref, nous recommandons les fonds d'obligations flexibles.
dans le domaine des obligations que celui des actions.»
L’aspect sectoriel dans l’obligataire est très important. En tant que gérant avec une approche active, nous pensons qu’il existe un potentiel intéressant dans certains secteurs comme les énergies renouvelables, les biens de consommation de base, le commerce de détail et les infrastructures. On observe aussi un grand intérêt pour les placements obligataires qui tiennent compte des critères ESG, comme c’est le cas par exemple pour notre fonds PGIM Global Corporate ESG Bond.
En ce qui concerne les actions, notre analyse peut être résumée en trois points : rechercher des opportunités dans la consommation à la demande, les paiements numériques et les technologies de soins de santé, identifier les petites et moyennes entreprises dans les secteurs très demandés, ne pas oublier le luxe européen qui pourrait être prometteur.
C’est bien sûr un grand défi, un travail qui demande beaucoup d’efforts. Dans ce but, nous pouvons compter sur le soutien des travaux de recherche obligataire menés sur le plan académique ainsi que sur un spécialiste recruté auprès d’un grand groupe d’assurance. La prise en considération des aspects ESG est une question plus complexe dans le domaine des obligations que celui des actions. C’est pourquoi nous lui consacrons d’importantes ressources.
lassitude par rapport à la multitude d’événements qui sont organisés en ligne.»
Le modèle parfois «flying in, flying off», qui consiste à envoyer du personnel sur place pour une courte durée, atteint très vite ses limites lorsque l’on souhaite s’implanter durablement sur un marché. Pour un gérant comme PGIM, il est important de disposer dans chaque marché de personnes qui ont un rapport de confiance avec les acteurs locaux, qui peuvent se rendre chez le client en cas de besoin. Quand on veut desservir un marché de manière approfondie, il faut avoir des collaborateurs qui puissent être à disposition des clients.
Cela dépend de chaque situation et des contacts préalables qui avaient déjà été établis avec les clients. Une société comme PGIM a besoin de se faire connaître auprès des clients, ce qui peut se faire de plusieurs manières. On peut organiser soi-même des tables-rondes virtuelles, ou par le biais de prestataires tiers. Maintenant, j’ai l’impression que beaucoup de gens ressentent parfois une certaine lassitude par rapport à la multitude d’événements qui sont organisés en ligne. Plutôt que la quantité, nous préférons la qualité. Il y a certaines phases de marché durant lesquelles nous organisons un plus grand nombre d’événements avec nos clients, d’autres périodes où nous le faisons moins. Cela peut porter sur des questions d’actualité, comme la rotation sectorielle par exemple. Notre approche consiste à fournir des solutions de placement d’ensemble, non pas seulement des produits.