Est-il possible de réaliser une performance ajustée au risque sur le long terme grâce à une gestion active? Les gestionnaires de Loomis Sayles en sont convaincus, à condition de suivre un processus d'investissement rigoureux, fondé sur des principes prédéfinis. Loomis Sayles gère près de 390 milliards de dollars d'actifs, principalement des produits à revenu fixe (environ 285 milliards de dollars) et des actions (103 milliards de dollars). Entretien avec David Waldman, CIO, lors d'une récente visite en Suisse.
Pouvez-vous décrire l'approche de Loomis Sayles en matière d'investissement?
Notre objectif consiste à apporter un soutien, à constituer et à identifier des équipes d'investissement capables d'offrir des produits de gestion active hautement différenciés, reproductibles et attrayants à une clientèle diversifiée. Une recherche approfondie et une analyse intégrée des risques sont essentielles pour toutes les équipes.
Notre philosophie d'investissement repose sur trois convictions fondamentales. Tout d'abord, nous pensons que même s'il existe plus d'une façon de générer de l'alpha, il existe une base commune qui sous-tend tout processus d'investissement réussi. Chez Loomis Sayles, chaque équipe d'investissement dispose de l'autonomie nécessaire pour rechercher l'alpha à sa manière afin d'obtenir des performances qui jouent un rôle unique dans le portefeuille global d'un client. La fondation à six piliers consiste en une philosophie d'investissement sensée, un processus répétable et rigoureux, une approche disciplinée de la construction de portefeuille, une gestion intégrée des risques et l'incorporation de facteurs de durabilité financièrement significatifs.
«Nous pensons que la science et la technologie peuvent tirer parti des jugements et des idées de nos gestionnaires de portefeuille, de nos analystes et de nos négociateurs.»
Deuxièmement, nous croyons en l'art et la science de l'investissement. Nous pensons que la science et la technologie peuvent tirer parti des jugements et des idées de nos gestionnaires de portefeuille, de nos analystes et de nos négociateurs. Nos approches exclusives ont permis la croissance, la personnalisation et l'amélioration de l'efficacité de notre processus d'investissement.
Enfin, nous croyons en une culture qui favorise la stabilité et l'inclusion, et où les investisseurs veulent rester et continuer à se développer.
Pourquoi est-il important d’établir une distinction entre les tendances à court et à long terme?
Nous considérons notre activité comme nous considérons nos investissements : nous ne suivons pas les tendances à court terme et les domaines dans lesquels nous nous concentrons ne sont donc pas une réaction à ces tendances, mais plutôt une vision des opportunités à long terme. Nous avons une conviction fondamentale dans nos stratégies. Lorsque nous lançons un produit, c'est parce que nous croyons à sa viabilité et à sa différenciation à long terme, et que nous pensons qu'il y aura des opportunités de marché qui le rendront commercialement attractif. Le moment où ces opportunités se présentent est souvent fonction de facteurs plus larges, qu'il s'agisse de ratios de financement qui déterminent l'attrait pour différents clients, de la croissance des produits des clients ou des forces du marché. Nous réinvestissons constamment dans de nouveaux produits et processus, non pas en fonction d'opportunités à court terme, mais plutôt de produits que nous estimons offrir des solutions à long terme et dont la performance active est attrayante dans de multiples environnements de marché.
Comment ces principes peuvent-ils être appliqués en pratique pour tirer parti des déséquilibres du marché?
Nos 15 équipes d'investissement, ou «Alpha Engines», sont habilitées à rechercher des opportunités d'investissement supérieures en utilisant des processus d'investissement distincts, différenciés et éprouvés. Nous ne souscrivons pas à un processus d'investissement unique, mais toutes les équipes doivent adhérer aux six piliers que j'ai mentionnés. Ces qualités se traduisent par des processus d'investissement durables, capables de résister à tous les environnements de marché et d'offrir une performance à long terme, ajustée au risque.
Compte tenu de tous ces critères, quelle est la marge de manœuvre dont disposent encore les gestionnaires?
Nos gestionnaires de portefeuille sont entièrement responsables de la performance de leurs investissements. Ils peuvent également s'appuyer sur les informations uniques fournies par les ressources centralisées mises à la disposition de tous les gestionnaires, notamment les équipes de recherche sur le crédit et les actions, les stratégies macroéconomiques, les données quantitatives, le trading et bien plus encore.
En outre, chaque portefeuille peut être adapté et personnalisé en fonction des objectifs, des besoins et des contraintes spécifiques de chaque catégorie de clients. Les investissements réalisés par Loomis Sayles dans ses équipes, ses processus et sa technologie lui ont permis d'appliquer ces sources d'alpha, mais de les fournir de manière unique à de multiples clients. Au cours de la dernière décennie, nous avons dépensé environ 250 millions de dollars pour renforcer la plateforme de gestion des investissements de la société, développer nos propres services d'exploitation exclusifs et d'autres technologies.
Par exemple, un domaine dans lequel nous avons investi de manière substantielle est notre groupe Custom Income Strategies, qui est conçu pour fournir des solutions personnalisées aux clients de détail, aux clients orientés vers les engagements et aux clients de l'assurance. En outre, nous avons été en mesure d'étendre la philosophie d'une équipe d'investissement à d'autres types de produits à différents niveaux de risque, à des secteurs ciblés et appliqués à différents indices de référence. Enfin, certains clients cherchent à refléter leurs valeurs en matière de développement durable dans leurs portefeuilles. Nous avons été en mesure de personnaliser des solutions uniques et spécifiques pour eux, grâce à l'investissement de la société dans l'infrastructure qui nous permet d'évaluer les facteurs et les implications liés au développement durable dans toutes les catégories d'actifs.