Jeu, set et match, avec Baseline Wealth Management

Anne Barrat

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«La gestion du patrimoine des sportifs et des artistes requiert un savoir-faire particulier» explique Thierry Grin.

Ancien tennisman de haut niveau, Thierry Grin a passé plus de vingt ans dans la gestion de fortune de ses pairs chez UBS puis au sein d’Alpenrose qu’il a fondé en 2008. Dédié à la gestion de patrimoine, notamment des sportifs et des artistes, Alpenrose change de nom pour mieux coller à la spécificité de son activité et devient Baseline Wealth Management. Entretien avec son CEO, Thierry Grin.

Baseline Wealth Management est le nom que vous avez choisi pour succéder à Alpenrose. Pourquoi?

Par référence au tennis d’abord. Le tennis est une passion qui ne m’a jamais quittée, depuis mes débuts en coupe Davis jusqu’à aujourd’hui – j’ai la chance de diriger le Gonet Geneva Open. Baseline, le terme évoque d’abord la ligne de fond de court, où tout commence au tennis. Le lieu d’engagement, de service au tennis comme en gestion de fortune, est crucial pour la performance à venir. La ligne où l’on se repositionne, évalue la stratégie à adopter et démarre les mouvements tactiques pour remporter la mise en jeu.

La baseline, c’est également une référence à un standard en-dessous duquel aucun compromis n’est possible; appliqué à la finance, cela se traduit par un niveau absolument nécessaire de qualité de la gestion, de contrôle des risques, de conformité et de sécurité.

«La notion de baseline implique beaucoup d’humilité, un autre point commun, ô combien important, au tennis et à la gestion de fortune.»

Enfin, la notion de baseline implique beaucoup d’humilité, un autre point commun, ô combien important, au tennis et à la gestion de fortune. In fine, Baseline tient compte de notre ADN: nous sommes deux sportifs dans l’équipe de direction (5 personnes en tout) et 35% de nos actifs sous gestion proviennent de sportifs et de gens du spectacle. Sans compter que cela nous donne accès à un univers de communication à la fois en ligne avec nos valeurs et différent des montagnes chères à de nombreux gérants inscrits à la Finma…

Qu’est-ce qui vous a conduit à fonder Alpenrose, aujourd’hui Baseline Wealth Management?

Ma double formation, de juriste et de tennisman, ma «suissitude», ces trois éléments m’ont naturellement mené vers les desks Sports & Entertainement des grandes banques privées helvétiques. Ces groupes ont une approche géographique de la clientèle: un sportif américain sera suivi pas le desk US, même s’il passe une grande partie de son existence en dehors des Etats-Unis. La création d’Alpenrose s’inscrivait dans une approche par compétences, beaucoup plus pertinente pour tenir compte des particularités de cette clientèle, non seulement en termes de diversité des sources de revenus mais aussi d’état d’esprit. Comme j’avais beaucoup voyagé grâce au tennis, et m’étais constitué un réseau international de connaissances parmi les sportifs de très haut niveau, cette aventure entrepreneuriale, qui me permettait de combiner mon expérience du private banking et ma passion de tennisman, s’est vite révélée concluante.  

En quoi la gestion de fortune des sportifs et gens du spectacle est-elle si particulière?

L’argent se gère de la même manière, les spécificités se situent à deux niveaux: celui de l’optimisation patrimoniale d’une part, celui de la confiance d’autre part. Sur le premier sujet, la difficulté tient d’abord à la multiplicité des revenus, à la fois de plusieurs pays et de nature diverse (tournoi, sponsoring, publicité, …). Des fiscalités différentes s’appliquent selon le lieu de résidence et celui où ils performent leurs prestations. Un tennisman qui participe au tournoi de Wimbledon par exemple verra ses revenus imposés à la source au prorata du temps passé sur le sol anglais. Un autre qui hésite à s’installer à Monaco se rendra compte que le forfait suisse est plus intéressant. Pour les aider à gérer au mieux leur fiscalité, nous les mettons en relation avec des cabinets d’avocats ultra spécialisés, profitant de notre réseau à Londres, à New-York, sur la côte ouest américaine, ou en Suisse. Cet écosystème est un tout petit monde que nous connaissons très bien.

«Il n’est pas rare de voir un jeune talent vouloir dépenser l’intégralité de ses premiers revenus sans penser à l’avenir.»

Une autre difficulté provient de la manière dont un sportif, ou un artiste, gère son argent: il n’est pas rare de voir un jeune talent vouloir dépenser l’intégralité de ses premiers revenus sans penser à l’avenir. C’est là que la confiance est primordiale: sans être des coachs ni des agents sportifs, notre rôle est de les aiguiller, de leur résister s’il le faut, afin qu’ils gèrent leurs actifs sur la durée et non sur un coup de tête. La beauté de notre métier est intimement liée à cette relation de confiance, très fragile et très forte en même temps, avec ces talents exceptionnels dont nous suivons souvent la carrière depuis le tout début et à long terme.

Comment l’esprit du sport se retrouve-t-il dans votre positionnement?

Nous empruntons en effet au monde du sport plusieurs caractéristiques. Nous avons constitué une petite équipe d’une quinzaine d’employés, très complémentaires. Nous avons également tout un réseau de «sparring partners» qui nous aident, chacun dans leur spécialité, à répondre aux besoins spécifiques de nos clients. Enfin, avec la discipline propre à celle du sport de haut niveau, nous sommes très attentifs au contrôle des coûts. Nous n’avons par exemple pas de fonds maison mais travaillons principalement en lignes directes, une centaine, que notre comité d’investissement suit quotidiennement. Nous limitons également le nombre de banques dépositaires partenaires, dans l’optique d’offrir une tarification très concurrentielle à nos clients.

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