BNY Investments reste fidèle à son approche multi-boutiques

Yves Hulmann

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Selon Sasha Evers, responsable pour l’Europe hors Royaume-Uni, les différentes marques restent très indépendantes tout en bénéficiant de l’appui de la structure qui les chapeaute.

Auparavant active sous le nom de BNY Mellon Investment Management, la division de gestion d’actifs de la banque américaine se présente désormais sous la marque BNY Investments. Cette structure chapeaute plusieurs boutiques différentes qui conservent une large autonomie en ce qui concerne leurs décisions en matière d’investissements. Quelles sont les thèmes qui préoccupent le plus investisseurs actuellement et quels sont les projets de développement de la société sur le marché suisse? Le point sur ces différents aspects avec Sasha Evers, responsable de l'Europe hors Royaume-Uni chez BNY Investments, à l’occasion d’un récent passage en Suisse.

BNY Investments est l’entité globale qui chapeaute plusieurs sous marques qui ont chacune leur domaine de spécialisation. Qu’est-ce qui est le plus recherché par les investisseurs actuellement: des solutions très pointues proposées par des boutiques spécialisées ou au contraire des offres plus globales émanant d’un même prestataire?

BNY Investments reste fidèle à son approche multi-boutiques. Chacune des sociétés qui sont affiliées à notre groupe disposent de leurs directeurs des investissements (CIO) qui ont chacun leur propre philosophie d’investissement. Newton met l’accent sur les actions et la gestion multi-actifs. Insight Investment se concentre sur les marchés obligataires et la recherche macro. Walter Scott, basé à Edimbourg, est spécialisé dans les actions de qualité, etc. L’idée est donc d’avoir des marques qui continuent d’agir de manière très indépendante en ce qui concerne leur vision en matière de placements tout en bénéficiant de l’appui d’une structure qui les chapeaute, ce qui permet de réduire certains coûts et d’obtenir des économies d’échelle. Par ailleurs, pour certains besoins ou prestations spécifiques, nous avons des marques propres qui offrent un type de services bien précis. Dreyfus s’occupe des questions liées à la gestion des liquidités. Mellon est spécialisé dans la gestion indicielle aux Etats-Unis. Pour ces prestations, il n’est pas nécessaire qu’elles soient proposées par différentes marques – un seul prestataire suffit.

«La tendance à l’investissement passif se poursuit mais pas de la même manière pour toutes les classes d’actifs.»

Après presque quinze ans de marchés haussiers pour les actions, entrecoupés d’épisodes tels que la pandémie de Covid en 2020 ou la correction en première moitié d’année 2022, les clients s’intéressent-ils à des fonds gérés activement ou préfèrent-ils investir de façon passive uniquement?

La «passivication» de l’investissement, si on peut utiliser un tel terme pour décrire le fait que les placements passifs continuent à gagner en importance dans différents domaines, est une tendance extrêmement dominante en ce qui concerne les actions, un peu moins s’agissant des obligations. De même, dans les placements alternatifs, il est quand même assez difficile d’investir uniquement avec des outils passifs. Donc, oui, la tendance à l’investissement passif se poursuit mais pas de la même manière pour toutes les classes d’actifs.

Une autre tendance croissante est celle de l’essor des marchés privés par rapport aux titres cotés en bourse. Proposez-vous aussi des solutions dans les marchés privés?

Nous avons un accord avec la société américaine CIFC dans le domaine de la dette privée. CIFC est en quelque sorte le «manufacturer», tandis que BNY Investments se charge de la distribution.

De quelles ressources BNY Investments dispose-t-elle en Suisse et quels sont les segments de clientèle avec lesquels vous travaillez le plus?

Nous proposons avant tout des solutions qui portent sur la partie non domestique du marché, en particulier pour les investisseurs institutionnels. Nous n’allons pas essayer de proposer des solutions destinées à la clientèle de détail en Suisse ou qui porteraient sur des actifs helvétiques. En revanche, les caisses de pension suisses sont une base de clients très importante pour nous. C’est le cas par exemple de caisses de pension qui souhaitent avoir une part plus grande de leur allocation d’actifs sur le plan international. 

S’agissant de nos ressources en Suisse, nous avons une petite équipe de distribution basée principalement à Zurich. Nous avons désormais aussi une personne à plein temps basée à Genève qui est en charge pour le marché en Suisse romande. Nous avons l’intention de continuer à développer nos activités en Suisse mais avec une croissance réalisée avant tout de façon organique.  

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