Au cœur de la gestion de fortune

Nicolette de Joncaire

2 minutes de lecture

«La transformation digitale est au premier plan des préoccupations de tous les dirigeants de banques privées», estime Pierre Dulon d’Azqore.

 

Nouvelle image pour Crédit Agricole Banking Services (CA-PBS) qui adoptait début juillet la marque Azqore. Un changement de nom qui reflète l’indépendantisation de la société (elle devient filiale à 100% d’Indosuez Wealth Management), le partenariat récent avec Capgemini et la volonté du groupe Crédit Agricole d’investir dans les services aux banques privées. En poste depuis un peu moins de trois ans, le directeur de (CA-PBS), désormais directeur général d’Azqore, Pierre Dulon revient sur ce repositionnement.

Pourquoi Azqore?

Le nom a été choisi à la suite d’une revue stratégique comprenant des entretiens avec les collaborateurs, les clients et les prospects. La marque cherche à refléter l’activité cœur, la qualité et une approche complète des problématiques de la gestion de fortune (de A à Z).

Le logiciel S2i couvre la gestion
de fortune sous tous ses aspects.
Quels services offrez-vous?

L’usage de notre logiciel S2i, des services de back office bancaire (paiements, titres, réconciliations) et du conseil. Le logiciel S2i couvre la gestion de fortune sous tous ses aspects, du front au back office, et en intégration avec des services externes (données de marché, compliance, agrégation de comptes). Il est conçu de manière centralisée – ce qu’on appelle en monoinstance – pour permettre le déploiement commun à tous les clients des mises à jour. Sauf pour les données sensibles, il réside sur une infrastructure unique en Suisse.

Comment gérez-vous les données sensibles?

En fonction de la législation ou de la demande du client, elles peuvent être conservées sur des serveurs situés sur le territoire pertinent (au Luxembourg par exemple). Pour le traitement, le processus de transfert de ces données est anonymisé.

Vous venez de finaliser le projet Qore Evolution, en cours de déploiement. De quoi d’agissait-il?

Ce projet, en cours de déploiement, consiste en une complète rénovation du système: modernisation des langages de programmation et de la plateforme technique, accès simplifié à la base de données, accroissement de la capacité à connecter avec des services externes (API), amélioration de l’interface client en ligne avec les attentes de mobilité.

Nous tenons compte des spécificités
réglementaires et fiscales de chaque pays.
Vous avez des clients dans 11 pays. Offrez-vous les mêmes produits et services dans toutes les zones géographiques?

L’offre est identique globalement mais, nous tenons compte des spécificités réglementaires et fiscales de chaque pays. Notre communauté de 30 clients est organisée en clubs par zone géographique. Ces clubs se réunissent toutes les six semaines afin que les clients puissent échanger avec nous et entre eux sur des problématiques communes. Nous leur proposons aussi des thèmes de réflexion (RGPD, customer relationship par exemple) sur lesquels ils peuvent débattre. Cela nous permet d’écouter leurs attentes. Ils peuvent ainsi partager idées et coûts de développement sur des sujets lourds comme le sont souvent les évolutions réglementaires.

Vous avez mis l’accent sur les activités de conseil. De quelle manière?

C’est effectivement un domaine que nous développons. Il est parfois difficile pour une banque d’anticiper tout ce qu’une nouvelle réglementation ou un nouveau système peuvent impliquer au niveau des habitudes et de l’organisation du travail. Pour aider nos clients à appréhender les bouleversements nécessaires, nous avons créé la S2i Academy, une formation en ligne et présentielle qui permet de certifier qu’un collaborateur maitrise le système. Ce cursus et cette certification seront disponibles en fin d’année. Au niveau des directions de banques, nous accompagnons nos clients dans leur réflexion autour de la digitalisation. C’est aussi à ce niveau que notre filiation avec Crédit Agricole joue en notre faveur car elle est perçue comme garantie de compétence métier.

Nos objectifs? Investir dans la qualité
du service au quotidien.
Quelles perspectives?

Notre croissance a été importante au cours des 3 dernières années avec 30% d’augmentation des actifs gérés. A fin 2017, nos logiciels servaient de support à 150 milliards de francs en gestion de fortune répartis sur 30 clients, avec une belle percée en Asie où Bank of China utilise nos services en gestion de fortune à Singapour. Nous ciblons 200 milliards avec de nouveaux clients sur la Suisse et l’Europe. Nos objectifs? Investir dans la qualité du service au quotidien car les exigences ne feront qu’augmenter pour des raisons de compétitivité et une disponibilité 24 h/24. Nous visons aussi la transformation digitale des banques privées qui est dans l’esprit de tous les dirigeants de banques privées. Près de 90% des projets actuels sont sur les mobiles car, et cela peut surprendre, les clients d’un certain âge sont plus à l’aise avec smartphones et tablettes qu’avec les ordinateurs.

Vous sera-t-il nécessaire de recruter?

Notre plan de recrutement est agressif et nous recherchons une quarantaine de nouveaux collaborateurs pour compléter nos équipes de Lausanne, de Genève et de Singapour qui emploient respectivement 450, 50 et 40 personnes actuellement.

La croissance de la réglementation est-elle une raison fondamentale pour vos clients de se tourner vers un service externe?

C’est un élément important mais s’y ajoutent une profitabilité en baisse qui exige une optimisation des coûts et la transformation digitale exigée par les demandes des clients fortunés.