Real Estate Risk Index de MoneyPark: la menace de récession augmente les risques

MoneyPark

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Au cours des deux premiers mois de cette année, l’économie suisse était sur la voie de la reprise. Cette reprise a toutefois été stoppée en mars.

Le Real Estate Risk Index (RERI) de MoneyPark augmente pour atteindre à 3,5 points d’indice au troisième trimestre 2022. Ce baromètre indique que la situation se trouve à la limite entre un «risque modéré» et un «risque légèrement marqué». Selon nos prévisions, les risques devraient toutefois continuer à augmenter au cours des prochains trimestres en raison des récentes évolutions.

Au cours des deux premiers mois de cette année, l’économie suisse était sur la voie de la reprise et le produit intérieur brut (PIB) était environ supérieur de 2% à sa valeur prépandémique. Cette reprise a toutefois été stoppée en mars. La baisse des exportations, notamment dans le secteur pharmaceutique, en est la principale cause.

L’indice des directeurs d’achat démontre une industrie suisse en bonne santé à la fin mars. Le seuil de croissance est largement dépassé. Les perspectives ne sont toutefois pas aussi réjouissantes. L’augmentation des prix, notamment en raison de la hausse des prix de l’énergie, constitue un défi majeur. D’importantes pertes de production sont attendues et le chômage partiel pourrait faire son retour.

Le risque d’une récession mondiale s’est considérablement accru ces dernières semaines. L’explosion de l’inflation aux États-Unis et dans l’UE, les conséquences de la guerre en Ukraine et les problèmes d’approvisionnement en Chine sont les facteurs principaux qui assombrissent les perspectives économiques.

La hausse des taux d’intérêt sur le marché suisse des capitaux est considérable. Les taux swap à 10 ans sont sortis de la zone des 0% en décembre et ont dépassé la barre des 1% le 30 mars. L’écart entre les taux swap à 2 et à 10 ans s’est ensuite creusé en avril, ce qui indique une forte dégradation de l’économie suisse.

L’important écart entre les offres de financement les meilleures marché et les plus chères illustre l’opacité et la problématique du marché hypothécaire actuel. Les différents coûts de refinancement des prestataires sont actuellement particulièrement élevés. Les grandes banques luttent contre l’importante hausse des coûts sur le marché des capitaux. Afin de proposer des taux hypothécaires intéressants, elles devraient consentir à revoir leurs marges, ce qu’elles ne sont guère disposées à faire. En revanche, les petites banques, qui se refinancent au moyen de leurs fonds d’épargne et n’ont donc pratiquement pas de frais de refinancement, peuvent réaliser une marge nettement plus élevée avec des intérêts hypothécaires beaucoup plus faibles.

Sur le marché du logement, une différence persiste en ce qui concerne l’évolution des prix entre les logements en copropriété et les maisons individuelles. Les premiers restent relativement stables, avec une augmentation d’un peu moins de 0,5%, tandis que les secondes enregistrent de nouveau une hausse de près de 2% ce trimestre.

Alors que les prix des surfaces commerciales retrouvent leur niveau d’avant la crise, ce qui démontre la bonne santé de l’économie suisse, la baisse continue des prix des surfaces de bureaux semble confirmer que, suite à la phase aiguë de la pandémie, le télétravail a trouvé sa place pour une large partie de la population active.

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