Peu de nuages s’accumulent sur le ciel immobilier genevois

AWP

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«L’immobilier genevois est un bon élève, il a passé avec succès l’examen de passage de la crise», déclare Virginie Fauveau, cheffe de la division entreprises de la BCGE.

Malgré l’envol des prix de certains biens résidentiels, le marché immobilier genevois a bien résisté à la crise, du moins jusqu’à présent, affirment les spécialistes de la Banque cantonale de Genève (BCGE). Grâce à un rythme de construction élevé, l’offre en logements devrait réussir à satisfaire une demande vigoureuse.

«L’immobilier genevois est un bon élève, il a passé avec succès l’examen de passage de la crise», a imagé mercredi Virginie Fauveau, membre de la direction de la BCGE et cheffe de la division entreprises. La performance mérite d’être soulignée puisque la demande en logements a explosé durant les périodes de semi-confinement, tandis que l’activité de construction a été arrêtée. Avec le Tessin, Genève est le seul canton à avoir temporairement fermé ses chantiers.

Cette mise à l’arrêt n’a aucunement freiné les projets immobiliers. «Pour la sixième année consécutive, le seuil des 2000 logements construits a été dépassé à fin 2020. C’est du jamais vu depuis 50 ans», a insisté Mme Fauveau en conférence de presse. Le nombre de permis de construire délivrés l’année dernière a bondi de 40%.

Le semi-confinement a incité certains Genevois à améliorer leur confort dans le domaine du logement, a expliqué Valérie Lemaigre, économiste en chef de la banque. «Ils ont investi dans leur habitat, à défaut de pouvoir leur faire dans les loisirs.»

Cette tendance n’a cependant bénéficié qu’a certains types de bien, pour lesquels les hausses de prix - parfois élevées - sont assez disparates. Les maisons individuelles et les grandes PPE figurent parmi les catégories concernées par ces augmentations. Les prix des loyers suivent une tendance baissière.

La forte demande devrait permettre à Genève de garder le taux de vacance le plus faible de Suisse, soit 0,49%, contre 1,72% au niveau national.

Hôtels durement touchés

La croissance économique prévue à Genève l’année prochaine, de 2,5%, ainsi que des perspectives de consommation favorables devraient encore porter l’immobilier résidentiel à l’avenir. Le canton conserve cependant le taux de chômage le plus élevé de Suisse, ce qui mitige quelque peu ces prévisions.

La Banque cantonale de Genève reste plus modérée sur l’immobilier commercial et de bureaux. Virginie Fauveau a souligné que malgré le recours au télétravail, la fermeture temporaire des magasins et la montée du commerce en ligne, ces espaces ont tenu le choc. La restauration a également souffert, mais clairement moins que l’hôtellerie.

Les établissements hôteliers genevois sont davantage tournés vers l’international et ont pâti des restrictions de voyage, a rappelé Blaise Goetschin, directeur général de la BCGE. Palace historique de la Cité de Calvin, le Richemond a par exemple fermé suite à la pandémie de COVID-19.

Reste que bon nombre d’entreprises genevoises ont pu bénéficier de crédits Covid, garantis par la Confédération, voire de l’aide à fonds perdus du canton pour un montant global de 260 millions de francs, dont 220 millions pour les cas de rigueur, a rappelé Valérie Lemaigre.

Ces tumultes n’affectent en rien la santé du portefeuille de crédits de la Banque cantonale, a assuré M. Goetschin, qui estime que le «ciel est bleu» au niveau de ces risques. «Nous devons tenir compte d’une situation de prix très élevés» sur le marché immobilier, a-t-il néanmoins relevé, précisant toutefois que les prêts ont continué à augmenter au premier semestre.

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