Le niveau de prix de ces propriétés est revenu à celui de mi-2018 au troisième trimestre 2020.
L'analyse des données du marché démontre que la pandémie a une influence positive sur le marché de l’immobilier résidentiel. L'envolée des prix pour les biens immobiliers d'une valeur allant jusqu'à 2 millions de francs a été contenue: le niveau de prix de ces propriétés est revenu à celui de mi-2018 au troisième trimestre 2020. Fin 2019, un écart de près de 20% persistait entre les prix affichés et les prix de transaction, mais au troisième trimestre 2020, celui-ci s'était réduit à 12%. Cette différence importante s'explique par la baisse des prix de transaction. Cela malgré le fait que la pandémie ait encore renforcé le désir de devenir propriétaire.
Le fait que les prix de transaction soient sensiblement plus élevés que les prix affichés sur le marché de l’immobilier résidentiel semble désormais normal. L'offre stagne alors que la demande continue d'augmenter, favorisant ainsi cette évolution. La différence moyenne entre les prix affichés et les prix de transaction était d'environ 7% au troisième trimestre 2020. Ainsi, un acheteur paie finalement 1'070'000 francs pour une maison proposée à 1 million de francs, soit une différence de 70'000 francs.
Pour les propriétés par étage, la différence entre les prix affichés et les prix de transaction a plus que doublé (10,7% au troisième trimestre 2020) par rapport à celle des maisons (5,2% au troisième trimestre 2020). Il y a aussi d'importantes différences entre les gammes de prix. Pour les biens jusqu'à 2 mio, cette différence s'élève à environ 10%, pour les biens de plus de 2 mio, ce chiffre se monte à environ 17%. Au troisième trimestre 2020, les prix de transaction des biens jusqu'à 2 mio (plus de 94% de toutes les transactions) ont baissé, freinant ainsi cette tendance. Actuellement, les prix des propriétés jusqu'à 2 mio sont revenus au niveau de la mi-2018. Auparavant, des excès de près de 20% dans le prix des propriétés par étage jusqu'à 1 mio étaient constatés. La correction des prix est probablement liée à la baisse à court terme de la demande lors du confinement du printemps et devrait être de courte durée. Les biens de plus de 2 mio n'ont jusqu'à présent pas été touchés par la crise du coronavirus et ont connu une croissance pendant les trois derniers trimestres pour atteindre leur niveau le plus élevé des deux dernières années au troisième trimestre 2020.
Cependant, de nombreuses propriétés restent abordables. Près des deux tiers de toutes les transactions de propriétés (60%) sont inférieures à 1 mio ; 40% de ces transactions sont des copropriétés et 20% des maisons. «C'est une bonne nouvelle pour les deux tiers des locataires qui désirent être propriétaires. Surtout maintenant que le logement gagne énormément en importance à cause de la pandémie, il y existe une chance de réaliser ce rêve et de réduire massivement le coût de la vie», déclare Stefan Meyner, Senior analyst chez MoneyPark.
La première vague de coronavirus a eu un effet yo-yo sur la liquidité du marché. Au cours du premier semestre 2020, le nombre de propriétés mises en vente et vendues ont tous deux fortement diminué (-20% et -14% respectivement). Au troisième trimestre 2020, le marché s'est redressé plus fortement et plus tôt que prévu: le nombre de propriétés mises en vente a augmenté de 24% et les transactions de 20% (par rapport au trimestre précédent).
Après le confinement, le désir d'avoir son propre foyer, surtout à la campagne, s’est renforcé. «Parmi les acheteurs potentiels, nous remarquons un nouveau mot d’ordre: 'c'est maintenant ou jamais'», déclare Stefan Heitmann, fondateur et CEO de MoneyPark. Les intentions d'achat à court terme ont augmenté et le délai entre la publication de l’annonce de vente d’un bien immobilier et la conclusion de la transaction est devenu plus court. De plus, la demande en maisons a augmenté: chez les clients MoneyPark, on enregistre une augmentation d’environ 30%. Il y a également plus de citadins qui désirent s'établir à la campagne que d’habitants de zones rurales désirant s’établir en ville.»
Parce que la demande a diminué plus rapidement et fortement que l'offre pendant la crise, la probabilité d'obtenir le bien souhaité a augmenté et ce, à un prix légèrement inférieur. Cependant, il a été démontré que le marché de l’immobilier résidentiel se porte bien, même en temps de crise. Les vendeurs de maisons situées en périphérie, dont les prix avoisinent le million, devraient notamment en bénéficier. Les acheteurs doivent se décider rapidement pour décrocher le contrat. «Les taux d'intérêt hypothécaires ne devraient pas faire obstacle au projet d'achat, car ceux qui comparent continueront à bénéficier de taux d'intérêt historiquement bas», déclare Stefan Heitmann.