Chine: un gros promoteur immobilier dévisse en Bourse, ses finances préoccupent

AWP

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L’action du promoteur Country Garden perdait plus de 15% en Bourse, au moment où la santé financière précaire de l’entreprise et son endettement astronomique préoccupent les marchés.

L’action du promoteur Country Garden, l’un des plus grands groupes de l’immobilier en Chine, perdait lundi plus de 15% en Bourse, au moment où la santé financière précaire de l’entreprise et son endettement astronomique préoccupent les marchés.

Country Garden est un géant privé de l’immobilier qui figure au classement Forbes des 500 plus grosses entreprises du monde.

Sa patronne, Yang Huiyan, était jusqu’à récemment la femme la plus riche d’Asie.

Le groupe, qui a longtemps été réputé solide financièrement, a été incapable lundi dernier de rembourser deux intérêts sur des emprunts.

Country Garden dispose d’un délai de grâce de 30 jours et risque un défaut de paiement en septembre s’il ne paie pas.

Contre toute attente, l’entreprise a annoncé durant le week-end suspendre les cotations d’une dizaine d’obligations à compter de ce lundi, une décision porteuse de nervosité sur les marchés car le groupe avait une dette colossale estimée à quelque 1.152 milliards de yuans (150 milliards d’euros) fin 2022.

A l’image d’Evergrande, son concurrent endetté à hauteur de plus de 300 milliards d’euros, tout effondrement de Country Garden aurait des répercussions catastrophiques sur le système financier et l’économie chinoises.

Country Garden, qui doit publier dans le courant du mois ses résultats semestriels, dit s’attendre à une perte nette de l’ordre de 45 à 55 milliards de yuans (entre 5,6 et 7 milliards d’euros).

Pour accentuer la pression, 31 milliards de yuans (3,9 milliards d’euros) d’obligations arriveront à échéance en 2024, selon l’agence de notation Moody’s, qui a abaissé jeudi la note de solidité du groupe à «Caa2», synonyme de «risque de crédit très élevé».

La réforme du logement en Chine, qui a créé un véritable marché immobilier à la fin des années 1990, a entraîné un boom fulgurant du secteur, entretenu par les normes sociales, l’acquisition d’un bien étant souvent un prérequis au mariage.

Mais l’endettement massif des promoteurs est perçu ces dernières années par le pouvoir comme un risque majeur pour l’économie et le système financier du pays.

Pour réduire l’endettement du secteur, Pékin a progressivement durci à partir de 2020 les conditions d’accès au crédit pour les promoteurs, ce qui a tari les sources de financement des groupes déjà endettés.

Une vague de défauts de paiement a suivi, notamment celui du groupe Evergrande, qui mine la confiance des acheteurs potentiels et se répercute à l’ensemble du secteur, sur fond de ralentissement économique en Chine.

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