L’établissement zurichois compte débourser jusqu’à 55 millions de francs par an d’ici 2022 dans ce domaine, contre 35 millions actuellement.
Les expériences vécues par Vontobel durant la pandémie de COVID-19 ont incité la banque de gestion à accélérer ses investissements dans la technologie. L’établissement zurichois compte débourser jusqu’à 55 millions de francs par an d’ici 2022 dans ce domaine, bien davantage que les 35 millions, en moyenne, actuellement.
«C’est l’un des enseignements de la crise du coronavirus. L’implémentation des nouveaux outils technologiques a pris énormément d’ampleur», a expliqué lundi le président Herbert Scheidt, devant la presse à Lausanne. Le conseil d’administration et la direction générale de Vontobel sont réunis cette semaine dans le chef-lieu vaudois pour une revue stratégique.
M. Scheidt a rappelé que Vontobel a déjà mis les bouchées doubles par le passé, passant en quelques années de 25 millions d’investissements dans la technologie à 35 millions actuellement. «Nous voulons offrir les meilleurs équipements afin de garder contact avec nos clients, même s’ils ne peuvent pas nous voir personnellement.»
Le recours à la visioconférence a gagné en importance durant les mesures de confinement, même dans le domaine des gestion d’actifs et de fortune, où les contacts personnels sont privilégiés. «La crise a mis sur le devant de la scène des développements déjà présents par le passé, mais en les accentuant», selon Herbert Scheidt.
Ce n’est pas la première fois que la technologie se trouve au coeur des considérations stratégiques de Vontobel. Il y a deux ans, la banque zurichoise avait effectué sa «retraite» en plein coeur de la Silicon Valley, en Californie.
Les nouveaux outils technologiques ne doivent pas simplement améliorer l’efficacité opérationnelle, mais anticiper les besoin des clients, a insisté le président du groupe familial coté sur SIX. Vontobel dispose d’une équipe de 15 à 18 chercheurs en données qui facilitent les interactions entre les conseillers et les clients. M. Scheidt a cité en exemple la mise en place d’ouvertures de compte en ligne.
Les investissements consentis par Vontobel dans la technologie se sont également révélés cruciaux en termes de stabilité des systèmes informatiques durant la crise. Dès la mi-mars, les volumes traités sur les plateformes de la banque ont atteint des pics historiques, un niveau triplé par rapport à la dernière envolée en date, causée par le Brexit. «Nos systèmes ont géré cela sans problème», a assuré Herbert Scheidt.
La présence des hauts dirigeants de Vontobel à Lausanne était motivée par la volonté de rencontrer les nouvelles équipes romandes intégrées après l’acquisition de Notenstein La Roche. L’année dernière, la réunion stratégique s’est tenue à Saint-Gall, berceau de la banque privée rachetée en 2018.
L’intégration de Notenstein La Roche est désormais terminée, si bien que Vontobel est disposé à procéder à une nouvelle acquisition, à condition que la culture d’entreprise soit compatible, a averti Herbert Scheidt. «Mais la croissance organique reste prioritaire.»