Ukraine: le milliardaire russe Mikhaïl Fridman se retire du fonds LetterOne

AWP

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Le fonds d’investissement possède des actifs nets de 22,3 milliards de dollars (chiffres de 2020) investis dans les secteurs de l’énergie, de la technologie, de la santé et le commerce de détail.

Les oligarques russes Mikhaïl Fridman et Petr Aven, tous deux ciblés par des sanctions de l’Union européenne, se retirent du fonds d’investissement LetterOne qu’ils ont co-fondé en 2013, a-t-on appris mercredi auprès de cette entreprise présente au Luxembourg et à Londres.

M. Fridman s’était déjà mis en retrait mardi des groupes européens dont il est actionnaire, les deux hommes niant avoir une quelconque «relation financière ou politique» avec le président russe Vladimir Poutine.

Le fonds LetterOne possède des actifs nets de 22,3 milliards de dollars (chiffres de 2020) investis dans les secteurs de l’énergie, de la technologie, de la santé et le commerce de détail. Son siège est au Luxembourg et il dispose de bureaux dans la capitale britannique.

Selon le Financial Times, les deux hommes ont accepté de «geler» leurs participations dans le fonds et de ne plus s’impliquer dans l’entreprise. Ils démissionnent du Conseil d’administration dont l’actuel président non exécutif, Mervyn Davies, un ancien ministre travailliste, prend les rênes du groupe.

Les deux hommes possèdent à eux deux un peu moins de la moitié des parts du groupe, ce qui signifie que ce dernier a évité les sanctions qui leur sont imposées en tant qu’individus, ajoute le journal.

LetterOne contrôle notamment la chaîne espagnole des supermarchés Dia et détient des parts dans le groupe Wintershall Dea, un des groupes allemands impliqués dans le gazoduc Nord Stream II, ou dans le principal opérateur turc de téléphonie mobile Turkcell.

Dans un communiqué commun, MM. Fridman et Aven assuraient mardi «n’avoir aucune relation financière ou politique avec le président Poutine ou le Kremlin» et dénonçaient les «mensonges malintentionnés et délibérés» ayant servi de base, selon eux, à leur inclusion lundi dans la liste noire de l’Union européenne.

«Ebranlés par ces accusations», les deux hommes affirmaient, sans donner de détails, qu’ils porteront l’affaire en justice pour défendre «les dizaines de milliers d’employés» des sociétés qu’ils contrôlent «au Royaume-Uni et en Europe» alors que ces sanctions entraînent un gel de leurs avoirs dans l’UE.

M. Fridman avait démissionné immédiatement du conseil d’administration de l’opérateur de téléphonie mobile Veon (ex-Vimpelcom), dont le siège est aux Pays-Bas.

Les supermarchés Dia avaient de leur côté assuré lundi soir «n’être affectés d’aucune façon» par les sanctions de l’UE.

Dans une lettre aux employés de LetterOne, M. Fridman avait qualifié de «tragédie» la guerre en Ukraine qui va selon lui «ravager» les deux pays.

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