Retour à la normale pour UBS au deuxième trimestre, qui avait connu une envolée de ses résultats en 2023 suite à la reprise de Credit Suisse, bouclée il y a deux mois et demi. Le géant bancaire a gonflé ses recettes dans un contexte de collecte d’argent fructueuse pour la gestion de fortune, tout en continuant à réduire le risque.
L’intégration de Credit Suisse suit son cours, indique mercredi le numéro un bancaire helvétique. Grâce à un contexte de marché favorable, de nombreuses positions de la banque de défaisance (NCL) ont pu être réduites ou complétement liquidées. Les actifs pondérés au risque (RWA) dans cette unité ont ainsi été amoindris de 8 milliards de dollars (6,9 milliards de francs au cours du jour) en rythme trimestriel ou de 42% sur un an.
«Nous avons réduit de manière spectaculaire les risques liés à l’acquisition de Credit Suisse», a affirmé le patron Sergio Ermotti en téléconférence.
UBS revendique pour le deuxième partiel des économies supplémentaires de 0,9 milliard de dollars pour l’intégration de Credit Suisse, pour des réductions de coûts globales d’environ 6 milliards depuis le début de l’année. Les frais d’intégration se sont élevés à 1,37 milliard lors de la période sous revue.
A mi-chemin sur l’objectif d’économies
D’ici la fin de l’année, plus de la moitié (55%) des économies visées devrait être réalisée, soit 7 milliards de dollars sur un total de 13 milliards, principalement auprès de la banque de défaisance.
Pour la période d’avril à juin, le bénéfice net du groupe s’est inscrit à 1,14 milliard de dollars, divisé par plus de 20 après les 27,33 milliards dégagés au deuxième partiel 2023. L’écart d’acquisition de près de 29 milliards liés à Credit Suisse comptabilisé l’année dernière rend cependant la comparaison peu pertinente pour les marqueurs de rentabilité.
Le résultat avant impôts a reculé dans des proportions similaires, à 1,47 milliard, après 27,67 milliards. Cet indicateur, ajusté des effets exceptionnels, a atteint 2,06 milliards.
Un milliard de pertes escompté pour NCL
Indicateur de rentabilité très suivi, le rendement des fonds propres durs (RoTE) a atteint 5,9%, à comparer aux quelque 170% du deuxième trimestre 2023.
Les recettes ont bondi d’un quart à 11,90 milliards de dollars. En termes de volumes, UBS a enregistré de fortes entrées nettes d’argent de 26,9 milliards dans l’activité stratégique de gestion de fortune.
Les chiffres publiés par UBS s’inscrivent dans le haut de la fourchette des prévisions des analystes interrogés par AWP. Le bénéfice net dépasse les attentes les plus optimistes.
Sur les six premiers mois de l’année, le bénéfice net du numéro un bancaire helvétique a atteint 2,89 milliards de dollars, contre 28,36 milliards auparavant.
Au niveau des perspectives, l’intégration de Credit Suisse devrait générer des frais d’intégration de quelque 1,1 milliard de dollars au troisième trimestre, un montant devant être partiellement compensé par un effet positif comptable de 0,6 milliard toujours lié à l’acquisition.
Les turbulences sur les marchés financiers connues début août ont quelque peu retardé le processus de liquidation des actifs non désirés. Au deuxième semestre, la banque de défaisance NCL devrait enregistrer une perte d’environ 1 milliard de dollars.
La plupart des analystes soulignent la robustesse des chiffres présentés par UBS. Chez Deutsche Bank, on relève cependant que les résultats de certaines divisions clés, comme la gestion de fortune et la banque de détail-entreprises (P&C) en Suisse, laissent à désirer.
Après avoir bouclé une fusion gigantesque en avance sur le calendrier, le géant bancaire va pouvoir se concentrer sur les efforts d’intégration, affirme Vontobel. Malgré la tâche titanesque qui l’attend, des synergies substantielles sont attendues dans les 18 à 24 prochains mois.
Mercredi, la nominative UBS a clôturé en hausse de 5,2% à 26,45 francs, dans un SMI en hausse de 1,2%.