Swiss Life: recul sans surprise des résultats semestriels

AWP

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L’assureur attribue une part substantielle de ces tassements à un effet fiscal lié à la réforme de l’imposition des entreprises. Le titre progresse.

Swiss Life a dégagé sur les six premiers mois de l’année un excédent d’exploitation de 765 millions de francs, en recul de 8%, assorti d’un bénéfice net de 533 millions, en baisse de 13%. L’assureur attribue une part substantielle de ces tassements à un effet fiscal unique sur la base de comparaison, résultant de la réforme de l’imposition des entreprises.

Sur le front des primes encaissées, l’affaissement 17% à 11,62 milliards de francs s’apparente à une normalisation de la situation, après l’envol des volumes générés en 2019 par le retrait du concurrent Axa des activités d’assurance complète en Suisse. Hors cet effet de vases communicants, Swiss Life calcule que les recettes de primes auraient progressé de 2%.

La performance s’inscrit dans le cadre des projections des analystes consultés par AWP, qui articulaient en moyenne un excédent d’exploitation de 762 millions et un bénéfice net de 523 millions. Le volume de primes devait s’établir à 11,3 milliards.

Le groupe zurichois a profité d’un allègement de 20% des prestations d’assurance et sinistre, à 9,3 milliards. Le rendement des fonds propres s’est par contre érodé de 1,2 point de pourcentage, à 10,2%.

La valeur des affaires nouvelles a fondu de près de moitié à 204 millions de francs, mais la marge afférente a été élargie de 0,3 point de pourcentage à 2,1%.

Actionnaires courtisés

Sans s’aventurer sur le terrain des perspectives chiffrées, la direction assure être en bonne voie pour la concrétisation de sa feuille de route à l’horizon 2021.

Le patron de Swiss Life a de plus fait miroiter en conférence de presse jeudi une généreuse rémunération des actionnaires pour 2020. «Il est même possible que nous débordions notre ratio stratégique de 50 à 60%», a laissé entendre Patrick Frost.

Avec un taux de solvabilité évalué fin juin à 185% et devisé depuis à 190%, l’assureur chatouille en effet le plafond du couloir de 140% à 190% établi pour le versement d’un dividende.

Le groupe, qui a mis entre parenthèse au printemps son programme de rachat d’actions, promet de communiquer à nouveau sur le sujet à l’issue du troisième trimestre.

Quand l’immobilier va...

L’impact de la pandémie de coronavirus se manifeste pour l’heure principalement sur la performance des placements. Le timonier ne se fait par contre aucun souci pour le marché immobilier à brève échéance. «On parle de correction imminente depuis des années. Elle finira bien par arriver un jour ou l’autre, mais nous n’en percevons encore en Suisse aucun signe avant-coureur», a indiqué M. Frost.

Nonobstant des reports d’échéance ou des allègements octroyés à des locataires mis en difficulté par les mesures de confinement, Swiss Life est parvenu à collecter 95% des loyers dus sur la période. Le taux de défaut risque toutefois de prendre l’ascenseur sur la seconde moitié de l’année.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) perçoit dans la volée de chiffres présentés une illustration de la poursuite des progrès opérationnels réalisés par la direction. Le produit des placements demeure élevé et les réserves de liquidités confortables, note l’établissement cantonal.

«Les résultats sont solides, les tendances bonnes et les commentaires sur le marché immobilier rassurants», résume de son côté UBS.

Morgan Stanley reconnaît que le ratio élevé de solvabilité permet d’envisager le paiement d’un dividende et exempte la direction de l’adoption de mesure de préservation des liquidités.

La nominative Swiss Life s’est enrobée de près de 1,6% à 353,90 francs, terminant en tête d’un SMI en recul de 0,18%.

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