Standard Chartered: gains en hausse malgré une grosse provision

AWP

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Dès son entrée en fonction en 2015, Bill Winters, directeur général de la banque, a entrepris d’assainir un bilan marqué par des créances douteuses.

La banque Standard Chartered a enregistré en 2018 un bénéfice avant impôts de 3,9 milliards de dollars (presque autant en francs), a-t-elle annoncé mardi, en hausse malgré une provision de près d’un milliard de dollars pour des amendes aux États-Unis et en Grande-Bretagne.

La banque basée au Royaume-Uni est poursuivie depuis des années des deux côtés de l’Atlantique pour violations présumées des sanctions américaines contre l’Iran et dans le cadre d’enquêtes relatives aux opérations de change et à de la délinquance financière.

La semaine dernière, la banque a pour la première fois chiffré à 900 millions de dollars sa provision pour régler ces pénalités afin d’en finir avec ces dossiers avant la publication de ses résultats.

La banque des marchés émergents a publié enregistré un bénéfice avant impôts en hausse de 28% à 3,9 milliards de dollars, selon le document déposé à la Bourse de Hong Kong mardi.

Mais il chute à 2,5 milliards de dollars «une fois déduites les provisions pour affaires réglementaires et de restructuration entre autres éléments», soit une hausse de 5,5 % par rapport à 2017.

Les bénéfices globaux ont été en dessous des attentes à hauteur de 120 millions de dollars, selon le consensus établi par la banque, indique Bloomberg News. Cependant, l’analyste Dickie Wong de Kingston Securities, interrogé par l’AFP, estimait que les bénéfices étaient «conformes aux attentes».

Standard Chartered s’est préparée à une éventuelle amende américaine liée à des transactions passées avec l’Iran remontant à la fin des années 2000.

Le mois dernier, les organismes de régulation britanniques ont prévenu la banque qu’elle était passible d’une amende de 133 millions de dollars sur un autre dossier de délinquance financière.

Ces amendes «ne sont certainement pas une bonne nouvelle, mais elles n’affecteront ni son activité générale ni sa politique de dividende», a indiqué M. Wong.

Le titre de la banque était en hausse d’environ 2,7% en début d’après-midi dans les échanges à la Bourse de Hong Kong.

Par ailleurs, la banque a souligné que la guerre commerciale sino-américaine et le ralentissement économique de la Chine étaient des sources d’incertitudes. Quant au Brexit, la banque estime qu’il a «un faible impact potentiel»

Dès son entrée en fonction en 2015, Bill Winters, directeur général de la banque, a entrepris d’assainir un bilan marqué par des créances douteuses.

Depuis, la banque qui opère en Asie, au Moyen-Orient et en Afrique, a enregistré trois années consécutives de croissance de ses bénéfices.

Mais M. Winters doit encore convaincre les investisseurs qu’il peut continuer à réduire les coûts tout en relançant la hausse de ses bénéfices et sa rentabilité à long terme.

Standard Chartered, qui avait accusé une lourde perte en 2015 en raison de créances douteuses trop importantes, était sortie du rouge en 2016 grâce à un vaste programme de réorganisation prévoyant notamment la suppression de quelque 15.000 emplois, la restructuration de 100 milliards de dollars d’actifs et un recentrage sur la clientèle fortunée.

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