La question du transfert du siège d’UBS à l’étranger est toujours un thème de discussions au sein de la grande banque. Les autorités de Londres et de Singapour ont signalé qu’elles accueilleraient volontiers une demande de la banque en ce sens, si cela devait se produire, a rapporté Finanz und Wirtschaft mardi, s’appuyant sur une source proche des étages de direction de la banque aux trois clés.
Le devoir du conseil d’administration est de préparer et de jouer tous les scénarii, a indiqué cette source, qui, cependant, ne croit pas qu’on en arrivera là.
Selon la source, la direction de la banque utilise aussi cette menace de délocalisation pour faire pression sur Berne et ses velléités de renforcer les règles en termes de capitaux.
Contactée par AWP, la grande banque n’a pas voulu commenter. De même, les autorités compétentes de Singapour et britannique n’ont pas voulu faire de commentaire à l’article de Finanz und Wirtschaft.
Jusqu’à 25 milliards de dollars de capital supplémentaire
Après la débâcle de Credit Suisse, les prescriptions en termes de capitaux propres devraient être accentuées pour les banques systémiques. Le Conseil fédéral doit prendre une décision à ce sujet début juin.
Selon une dépêche de l’agence Bloomberg diffusée récemment, la grande banque pourrait se voir contrainte de détenir jusqu’à 25 milliards de dollars de capitaux supplémentaires. Le projet de loi qui va être transmis au Parlement prévoit que les pertes de filiales étrangères devraient pouvoir être absorbées à 100% par les fonds propres, avait précisé Bloomberg, citant là aussi une source «informée».
Actuellement, les participations à l’étranger d’UBS sont couvertes à environ 60% par des fonds propres. Le texte de loi n’est toutefois pas définitif et peut encore être modifié, a encore rapporté Bloomberg.
Récemment, la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter a indiqué qu’UBS pourrait devoir s’assurer de 15 à 25 milliards de francs de fonds propres supplémentaires. Par ailleurs, à cause de la fusion avec Credit Suisse, la banque aux trois clés devrait, selon les règles actuelles, amasser près de 20 milliards de dollars de capitaux supplémentaires, avait déclaré naguère son patron Sergio Ermotti.