Le groupe bancaire genevois Reyl, détenu à plus de deux tiers par le géant italien Intesa Sanpaolo, entend centraliser ses activités de banque privée au Tessin. La future entité baptisée Reyl-Intesa Sanpaolo, qui a récemment reçu l’aval des régulateurs italien et suisse, devrait entrer en fonction début 2022.

Dans un entretien paru sur le portail d’informations financières Finews, Nicolas Duchêne, qui chapeautera la nouvelle entité, a souligné le potentiel significatif de la Suisse méridionale pour les activités avec les clients italiens et autres clients fortunés.

«Surtout pour cette clientèle, il y a un grand besoin d’investissement et de financement que peuvent offrir les banques suisses», a déclaré l’actionnaire de Reyl, soulignant l’importance de l’activité à Lugano.

La future entité comptera plus de 90 collaborateurs, dont 70 basés dans la capitale économique du canton italophone, qui géreront pour le compte de leurs clients un volume avoisinant les 6 milliards de francs.

La responsable locale de l’Association suisse des employés de banque (Aseb), Natalia Ferrara, a fait part de son inquiétude quant à cette restructuration, signalant une dizaine de licenciements et plusieurs départs à la retraite anticipée, alors que plusieurs collaborateurs se sont vu proposer un transfert à Genève, mais à des conditions défavorables.

Un porte-parole d’Intesa Sanpaolo a de son côté assuré à la RSI qu’il n’y a pas eu de licenciements et qu’une cessation des activités à Lugano n’était pas à l’ordre du jour.

Ce à quoi l’ex-magistrate tessinoise a répliqué que les licenciements avaient été confirmés au cours d’une entrevue avec Reyl et que les perspectives de survie à long terme du site luganais n’étaient «pas bonnes».

Sollicitée mercredi par AWP, la direction de la banque genevoise a réaffirmé dans une prise de position écrite son intention de «poursuivre ses activités sur le marché tessinois, important dans le cadre du partenariat».

Elle confirme avoir exposé aux représentants de l’Aseb ses ambitions commerciales dans le canton italophone, «qui incluent le maintien de son bureau à Lugano, ainsi que d’une force commerciale adaptée au service de la clientèle tessinoise, italienne et de tiers-gérants sur ce marché».

Sans exclure une réduction d’effectifs, Reyl assure que le cas échéant, «des mesures d’accompagnement adéquates seront proposées, conformes à la réglementation en vigueur».