Premier trimestre contrasté pour Swiss Re

AWP

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Face à la multiplication des catastrophes naturelles et d’origine humaine, le groupe zurichois a vu son bénéfice net reculer, malgré une progression des primes encaissées.

La multiplication des catastrophes naturelles et d’origine humaine a pesé sur le premier trimestre de Swiss Re. Le typhon Jebi, qui a frappé le Japon en septembre, et le crash du Boeing 737 MAX d’Ethiopian Airlines figurent parmi les événements qui ont le plus pénalisé le numéro deux mondial de la réassurance. La direction demeure confiante.

Les primes encaissées nettes ont augmenté de 5,5% à 8,78 milliards de dollars (8,96 milliards de francs). Le bénéfice net trimestriel s’est inscrit à 429 millions de dollars, en baisse de 6,1% par rapport au premier partiel 2018, indique vendredi Swiss Re.

Les pertes dans la réassurance dommages expliquent ce repli. En revanche, l’activité réassurance vie et le résultat financier ont soutenu la performance. Pour le directeur général Christian Mumenthaler, cité dans le communiqué, ceci témoigne de la «solidité» du «modèle d’affaires diversifié» de Swiss Re.

Le typhon Jebi a causé des pertes importantes pour Swiss Re. Le réassureur n’a cependant pas avancé de chiffre à ce sujet. La charge totale pour le secteur est évaluée à 13 milliards de dollars, contre une estimation de 7-9 milliards à fin 2018, a expliqué le directeur financier John Dacey lors d’une conférence.

Ratios combinés dégradés

Le crash d’Ethiopian Airlines a pour sa part coûté 90 millions entre janvier et mars. Le montant total de la facture n’est pas connu à ce jour. A l’heure actuelle, les polices d’assurances de l’avionneur américain font l’objet d’un réexamen au sein de la branche. Les compagnies aériennes pourraient se retourner contre Boeing après l’immobilisation du modèle incriminé. Swiss Re est engagé dans la couverture à la fois de Boeing et d’Ethiopian Airlines.

Le début de l’année a été marqué par les inondations en Australie et aux Etats-Unis, ainsi que l’ouragan Eberhard sur l’Europe de l’ouest et centrale.

Une dégradation des ratios combinés, soit le rapport entre primes encaissées et remboursements accordés aux clients, est constatée aussi bien dans la réassurance dommage (P&C Reinsurance) et l’assurance directe (Corso). Ces indicateurs ont atteint respectivement 110,3% (contre 92,0% au premier trimestre 2018) et 116,3% (100,2%). Pour être rentable, le seuil de 100% ne doit pas être dépassé.

Ces ratios donnent des cheveux blancs à la banque d’affaires Jefferies. Les catastrophes étaient connues, mais leur impact sur les résultats surprend les analystes de l’établissement newyorkais.

Dans l’activité P&C Reinsurance, le bénéfice à fondu à 13 millions. Au premier trimestre 2018, il avait atteint 345 millions de dollars. La réassurance vie (L&H Reinsurance) a connu une évolution plus favorable. La plupart des analystes relèvent cette performance comme la bonne surprise de ces trimestriels.

IPO en ligne de mire

Corso a basculé dans le rouge. Des catastrophes intervenues l’année dernière sont à l’origine de cette perte. L’introduction en Bourse envisagée de la division ReAssure constituera l’une des priorités du géant zurichois. Un examen approfondi de cette unité est en cours sous la tutelle du nouveau patron de Corso Andreas Berger. Il sera terminé au deuxième trimestre.

Les fonds propres ont reculé de 6,1% à 30,18 milliards de dollars.

La ronde de renouvellement de contrats d’avril a débouché sur une amélioration globale des prix de l’ordre de 1%, avec une mention spéciale pour le Japon. Les volumes pour les affaires «premium» ont bondi de 18%. «Cette dynamique positive poursuivie dans les renouvellements nous donne confiance», affirme Christian Mumenthaler.

Swiss Re communique par ailleurs le lancement de la première tranche de son programme de rachat d’action de 2 milliards de dollars sur deux ans, annoncé en février. Dès lundi, le réassureur va acquérir jusqu’à 1 milliard de dollars de titres.

La nominative Swiss Re a bouclé la séance de vendredi sur une perte de 3,1% à 94,56 francs, lanterne rouge d’un SMI pratiquement inchangé sur la journée (-0,04%).

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