Piguet Galland: un début d’année 2022 aussi positif qu’en 2021

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Olivier Calloud, directeur de la banque romande, souligne le coup d’envoi favorable cette année. L’ouverture de nouveaux sites est envisagée.

Un bénéfice net qui a plus que doublé en 2021 dans le contexte d’apports d’argent frais en nette progression et de volumes hypothécaires en hausse de 14%. Olivier Calloud, directeur de Piguet Galland, souligne les bons résultats réalisés l’an dernier par la banque régionale romande et met en exergue quelques-uns des points forts des chiffres publiés vendredi par l’établissement.

L’occasion pour le directeur de Piguet Galland depuis 2011 de souligner à la fois la nette progression de 16% des avoirs clients par rapport à l’année précédente, principalement due à des apports d’argent frais de près de 600 millions de francs, et la sensible augmentation du bénéfice net qui a atteint 7,7 millions de francs en 2021, contre 2,7 millions de francs en 2020 (un bond de 182%!). «Ces chiffres confirment à mes yeux la pertinence de l’approche adoptée par la banque ces 10 dernières années où nous nous sommes stratégiquement repositionnés sur la clientèle domiciliée en Suisse, plus spécifiquement autour de trois cantons romands où nous sommes présents: Genève, Vaud et Neuchâtel», analyse Olivier Calloud, lors d’un entretien avec Allnews.ch.

Ouverture de comptes: la tendance reste favorable en 2022

Compte de l’évolution favorable des marchés en 2021, l’évolution de la masse sous gestion n’a-t-elle pas été portée simplement par la bonne tenue des marchés? «Nous avons bien sûr bénéficié d’un effet marché positif en 2021, mais la majorité de la croissance est due à des apports d’argent frais de clients existants et de nouveaux clients essentiellement domiciliés en Suisse à l’instar de 80% de notre clientèle. Le rythme des ouvertures nettes de portefeuilles a augmenté en 2020 et s’est accéléré en 2021. La tendance en début d’année 2022 est tout aussi favorable. Nos nouveaux clients sont bien sûr, comme dans toutes les banques privées, des personnes ou des familles aisées mais aussi beaucoup d’entrepreneurs et d’indépendants exerçant des professions libérales. Croître en Suisse, à un tel rythme, dans un marché en faible croissance et ultra-bancarisé est un beau défi que nous nous employons à relever, année après année», souligne le directeur de Piguet Galland.

L’important est de garder une vue d’ensemble de la situation patrimoniale et personnelle des clients, pas seulement de leurs liquidités.
Les résultats d’une stratégie de long terme

Dans un marché comme la Suisse où la concurrence entre établissements bancaires est déjà intense, comment l’établissement entend-il se démarquer? «Nous pensons que ce développement favorable est le résultat d’une stratégie de long terme que nous mettons en œuvre depuis bientôt 10 ans», ajoute-t-il. Selon le directeur, cette stratégie est notamment fondée sur une combinaison d’expertises assez unique pour une banque privée: à savoir, l’investissement et la gestion de portefeuilles évidemment mais aussi les crédits (et notamment l’octroi de crédits hypothécaires) et le conseil patrimonial qui va nous permettre de promouvoir une vue d’ensemble du patrimoine de nos clients et de l’optimiser en fonction de leurs projets de vie.

L’important est selon Olivier Calloud de garder une vue d’ensemble de la situation patrimoniale et personnelle des clients, pas seulement de leurs liquidités. «Notre objectif n’est pas seulement de conseiller ou de gérer la partie liquide des actifs de nos clients mais de se concentrer sur ce qui les empêche de dormir la nuit et c’est rarement un «switch» dans leur portefeuille entre les actions Roche et Novartis. De nos jours, c’est plutôt leur santé, celle de leur entreprise, celle de leur couple, l’avenir de leurs enfants. Or, chacun de ces soucis a des implications patrimoniales. Il peut aussi y avoir des préoccupations positives qui occupent l’esprit de nos clients: acheter la maison de leur rêve, transmettre l’entreprise familiale, maintenir son niveau de vie au moment de la retraite. La mission que nous nous sommes donnés, c’est justement d’accompagner nos clients dans ces projets importants, de les aider à aligner leur patrimoine avec leurs projets de vie. C’est comme cela que nous créons de la valeur et que nous apportons un peu de sérénité à nos clients, dans un monde qui en manque particulièrement», souligne-t-il.

Répondre aux attentes des baby boomers

En termes de segment de clientèle, Piguet Galland se concentre sur le marché suisse. «C’est un marché en faible croissance mais qui bénéficie de l’arrivée des baby boomers à l’âge de la retraite. Beaucoup d’entre eux ont profité de belles années dans les marchés financiers qui ont permis de faire fructifier leurs avoirs de prévoyance. Avec la baisse des taux de conversion, beaucoup de futurs retraités aisés sont confrontés à des choix cornéliens entre rente et capital afin de maintenir leur niveau de vie et accomplir certains projets qu’ils ont longtemps repoussés. C’est à ce moment que nous intervenons et que nous pouvons accompagner ces clients dont certains n’avaient peut-être pas imaginé qu’ils pourraient bénéficier un jour des services d’une banque privée», décrit-il.

Ici aussi, l’important est de garder une optique de longue terme. «Ces choix se préparent, souvent 10 ou 15 ans avant l’âge de la retraite. Nous ciblons ces entrepreneurs, ces cadres dirigeants, ces professions libérales afin de les aider à structurer et optimiser leur patrimoine et réaliser leurs projets. Souvent, la relation commence par un «bilan patrimonial» qui permet rapidement au client d’avoir une vue à 360° sur son patrimoine et des pistes immédiates d’optimisation», met-il en perspective.

Prévoyance: garder une vue d’ensemble

Dans quels domaines ces mesures d’optimisation sont-elles les plus importantes? «Je peux prendre l’exemple de la prévoyance. Dans de nombreux cas, tout le potentiel de la prévoyance n’a pas été maximisé. Souvent, on considère la prévoyance comme une charge sociale alors qu’il s’agit avant tout d’épargne défiscalisée, une pièce maitresse dans le patrimoine des clients suisses, un élément clé des bénéfices offerts aux cadres et aux collaborateurs de leurs entreprises. Notre équipe du conseil patrimonial a développé une belle expertise pour aider nos clients à optimiser cet aspect important de leur patrimoine. Avec nos partenaires ,nous intervenons sur le 2e ou  3e pilier (A et B), des solutions de plans bel-étage, des libres passages ou encore des plans 1 E», énumère-t-il.  

En termes d’expansion, Piguet Galland mise beaucoup sur l’extension de son offre de services sous forme numérique, notamment pour l’acquisition digitale de nouveaux clients.
Immobilier: une croissance moins élevée est attendue en 2022

Les volumes des prêts hypothécaires ont augmenté de 14% l’an dernier chez Piguet Galland, alors que la banque n’est pas même spécialisée dans ce segment. Sera-t-il possible de continuer de croître à un tel rythme cette année - et est-ce souhaitable? «Non, je ne pense pas qu’il s’agisse d’un rythme de croissance normal. La forte hausse des volumes observée l’an dernier s’explique à mon avis par plusieurs facteurs. D’une part, certains clients avaient déjà anticipé une remontée des taux d’intérêt et cela les a incité à prendre les devants dans ce domaine. La pandémie de Covid-19 a aussi eu pour effet que beaucoup de gens ont décidé d’arrêter de reporter constamment leur décision d’achat d’une maison ou d’un logement. C’est pourquoi nous nous attendons à une croissance moins élevée cette année. En ce qui nous concerne, nous nous concentrons sur le financement de résidences principales en Suisse auprès de clients pour lesquels nous offrons toutes la gamme de nos services - pas de «crédits secs», tient-il à précier.  

Ouverture de nouvelles agences envisagée

A la fin du communiqué diffusé vendredi, la banque Piguet Galland évoque aussi la possibilité de l’ouverture de nouvelles agences. Dans quelles régions cela pourrait-il être le cas? «Nous avons une approche assez opportuniste à cet égard. L’an dernier, nous avons ouvert une nouvelle agence à La-Chaux-de-Fonds car il s’agit pour nous d’une ville riche au niveau entrepreneurial et qui nous permet aussi de rayonner dans la région des Montagnes Neuchateloises et les Franches-Montagnes, riches d’un très beau tissu entrepreneurial. L’ouverture de ce site vient joliment compléter notre présence à Neuchâtel depuis plus de 20 ans», souligne Olivier Calloud.

L’établissement prévoit-il à terme d’ouvrir aussi des agences dans des villes ou régions plus proches de la frontière linguistique, comme Bienne, Fribourg ou le Valais? Le directeur de Piguet Galland reste nuancé à ce sujet: «Nous sommes convaincus qu’il y a encore beaucoup à faire depuis les sites où nous sommes présents dans les cantons de Genève, Vaud et Neuchâtel. Néanmoins, nous regardons ce qu’il se passe dans des cantons comme celui du Valais ou de Fribourg qui sont assez proches des régions où nous sommes déjà implantés. Toutefois, cela dépendra avant tout des opportunités qui s’y présentent et s’il est possible d’y recruter les bonnes équipes correspondant à notre approche. Il ne s’agit pas d’un axe prioritaire pour nous», prend-il soin de préciser.

En revanche, en termes d’expansion, Piguet Galland mise beaucoup sur l’extension de son offre de services sous forme numérique, notamment pour l’acquisition digitale de nouveaux clients. «Nous promouvons un modèle hybride, combinant une offre de conseils bancaires personnalisés avec des services proposés sous forme numérique via des outils en ligne», explique-t-il.  

Partie d’Yverdon et de l’arc lémanique, Piguet Galland s’est développée plus récemment dans le canton de Neuchâtel, dont la banque souligne l’attrait du tissu industriel. N’est-ce pas aussi un marché plus volatil qu’ailleurs, en raison des cycles économiques plus marqués dans l’industrie et l’horlogerie? Dans notre domaine d’activité, je n’ai pas vraiment ressenti l’impact de cette cyclicité plus forte de l’économie dans cette région. Piguet Galland ne finance pas directement l’activité de l’entreprise mais nous nous adressons à l’entrepreneur. On travaille ici sur le temps long. D’ailleurs, la valeur d’une entreprise sur la durée résiste souvent mieux que son résultat annuel qui, lui, peut varier d’une année à une autre», fait remarquer Olivier Calloud.  

Un premier trimestre 2022 qui dépasse celui de 2021

Dans tous les cas, Olivier Calloud souligne le début d’année 2022 qui a débuté de manière très positive chez Piguet Galland. «Les revenus ont augmenté de 4% au premier trimestre comparé à la même période de l’an dernier. Le résultat net réalisé durant les trois premiers mois de 2022 dépasse celui du premier trimestre 2021. Les nouvelles ouvertures de comptes ne faiblissent pas et les volumes d’investissement évoluent toujours de manière très dynamique», observe-t-il.

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