L’année dernière, le spécialiste du capital-investissement a vu ses recettes croître de 21% à 1,61 milliard de francs. La peur du COVID-19 fait toutefois reculer le titre.
Partners Group a enregistré des recettes et un bénéfice meilleurs que prévu en 2019. Le dividende sera aussi plus généreux. Mais les incertitudes liées au coronavirus et la force du franc face à l’euro l’ont dissuadé de se livrer à des perspectives à court terme, pénalisant le titre en Bourse.
Le gestionnaire d’actifs zougois a bouclé 2019 avec une masse sous gestion de 94,1 milliards de dollars, en croissance de 13%, d’après un communiqué publié mardi. Il a vu ses recettes croître de 21% à 1,61 milliard de francs. Les commissions liées à la performance se sont élevées à 473 millions de francs (+45%), soit 29% des recettes totales. Cette croissance a surtout été réalisée au second semestre.
L’Ebitda a progressé de 18% à 1,04 milliard de francs. La rentabilité s’est en revanche légèrement détériorée. Le bénéfice opérationnel (Ebit) a crû de 17% à 1,01 milliard. Mais la marge Ebit a atteint 63%, en repli de deux points de pourcentage (pp) par rapport à 2018, selon le rapport annuel.
Le spécialiste du capital-investissement a enregistré un bénéfice net (IFRS) de 900 millions de francs, soit un bond de 17%. Partners Group proposera à ses actionnaires le versement d’un dividende de 25,50 francs par action, en hausse de 16%.
Les chiffres présentés par le groupe zougois dépassent largement les prévisions du consensus AWP et même les pronostics les plus optimistes.
Le groupe a investi au nom de ses clients 14,8 milliards de dollars, soit près de 25% de moins qu’en 2018.
Au moins de janvier, le groupe zougois s’attendait pour 2020 à des afflux de fonds de 15 à 19 milliards de dollars, avec des effets négatifs liés à des programmes arrivés à maturité («tail down effects») entre 7,5 et 9 milliards.
Mais depuis, la volatilité des marchés et la pandémie du coronavirus ont changé la donne. Partners Group ne se risque pas à confirmer des prévisions à court terme. Il prévoit que les futurs engagements des clients seront quelque peu retardés par cette situation changeante. La prochaine annonce aura lieu le 14 juillet ou à une autre date, prévient la société basée à Baar.
Il n’est pas encore possible d’évaluer l’impact du coronavirus sur le portefeuille du groupe, a expliqué le co-directeur général David Layton lors d’une conférence téléphonique mardi. Tout dépendra de la durée du repos forcé de l’économie.
Dans la situation actuelle, l’accent est avant tout mis sur le portefeuille existant, selon lui. Partners Group envisage des investissements stratégiques à long terme, qui restent fondamentalement intacts. Son avantage est d’avoir une grande partie de ses clients qui sont des investisseurs institutionnels orientés sur le long terme, tels que des fonds de pension ou des fonds souverains.
Les commissions liées à la performance devraient éventuellement être reportées jusqu’en 2021, mais ces revenus ne seront pas perdus.
Le président du conseil d’administration, Steffen Meister, a fait le parallèle avec la crise financière de 2008-2009. Même pendant et après cet épisode, Partners Group avait réalisé des bénéfices. «Nous pensons que cette fois-ci, ce ne sera pas différent.» A l’époque, les commissions liées à la performance avaient été reportées de trois à quatre ans.
Jefferies a salué le dividende, le bénéfice et l’Ebit en hausse. «Il est compréhensible, en raison du Covid-19, que la confirmation des objectifs pour l’année fiscale en cours soit décalée» au 14 juillet.
La Banque cantonale de Zurich s’est aussi montrée aussi compréhensive, après une flopée «convaincante» de résultats. «La prudence (pour 2020) n’est pas surprenante, car il est impossible de prévoir quand le cours normal des affaires sera rétabli».
Cela n’a pas empêché le titre de sombrer. Vers 15h15, le titre perdait 6,7% à 556,80 francs dans un SLI en recul de 0,81%.