Le gérant d’actifs Amundi a vu vendredi son bénéfice net reculer de près de 30% au premier semestre et son montant d’encours sous gestion fondre de 139 milliards d’euros en raison de la baisse des marchés financiers.

Avec 527 millions d’euros de bénéfices sur les six premiers mois, un bénéfice net inférieur aux prévisions des analystes interrogées par l’agence Bloomberg et du fournisseur de données Factset, Amundi fait moins que les 744 millions engrangés sur la même période en 2021. Les gains avaient aussi été gonflés par un dispositif fiscal en Italie après le rachat de Pioneer en 2017.

Au 30 juin, Amundi gérait 1925 milliards d’euros, contre un peu plus de 2064 milliards d’euros le 31 décembre 2021.

Mais ces tendances ont touché tous les acteurs du secteur au niveau mondial, avec plusieurs gros indices boursiers qui ont connu leur pire performance depuis la crise de 2008 au cours du premier semestre.

Les revenus nets du gestionnaire d’actifs, 1,5 milliard d’euros, ont aussi baissé, de 2,3%, lors des six premiers mois, un recul qui s’explique notamment par la chute des commissions de «surperformance».

Ces commissions avaient explosé avec le bond des marchés au premier semestre 2021, à 266 millions d’euros, mais sont tombées à 95 millions d’euros entre janvier et juin 2022, avec 24 millions d’euros lors du deuxième trimestre.

Les résultats sont «robustes», a défendu au cours d’une conférence téléphonique la directrice générale Valérie Baudson. Elle a aussi mis en avant qu’Amundi a continué de recevoir plus d’argent de ses clients qu’ils n’en ont retiré: la «collecte nette» s’est élevée à cinq milliards d’euros au premier semestre, dont 1,8 milliard entre avril et juin.

Le dynamisme dans les coentreprises en Chine et Inde a compensé les retraits «significatifs» sur le marché européen, explique le gestionnaire d’actifs dans un communiqué.

Les encours en Asie sont au 30 juin de 393 milliards d’euros (contre 887 milliards en France) et Amundi vise 500 milliards d’euros dans les prochaines années, notamment via la Chine.

Mme Baudson a assuré «qu’aucun projet précis», comme un nouveau fonds détenu intégralement sur le marché chinois, n’était en cours, même si l’entreprise «continue d’étudier les options» dans ce pays. Elle a aussi refusé de commenter la possibilité d’une offre d’achat pour le gestionnaire d’actifs thaïlandais Kasikorn AM. Ces deux opérations étaient évoquées ces dernières semaines par l’agence de presse financière Bloomberg.