La Banque cantonale vaudoise (BCV) a vu ses recettes d’exploitation progresser en 2022, grâce à la progression du négoce et des opérations d’intérêt. La rentabilité a également été au rendez-vous, ce qui permet à l’établissement de dégager le meilleur bénéfice net de ces quinze dernières années. L’exercice 2023 s’annonce dans la continuité.

Les recettes d’exploitation ont progressé de 3% à 1,04 milliard de francs au cours de l’exercice écoulé, indique la BCV jeudi dans un communiqué. Le résultat opérationnel s’est quant à lui accru de 4% à 448 millions, soit davantage que les charges d’exploitation qui se sont alourdies de 2% à 516,7 millions.

Dans le détail, le résultat net des opérations d’intérêt, principal pilier du modèle d’affaires de la BCV, est resté stable à 464,5 millions de francs, quand les revenus du négoce ont bondi de 32% à 189 millions.

«Des opérations permettant de transformer en francs des dépôts en devises sont comptabilisées par d’autres banques comme des opérations d’intérêt, alors qu’elles apparaissent chez nous dans le résultat du négoce», a nuancé Thomas Paulsen, directeur des finances, au cours d’un entretien accordé à AWP.

Le résultat des commissions a quant à lui souffert de la faiblesse des marchés boursiers et s’est replié de 4% à 343 millions. En raison de la guerre en Ukraine, la banque a par ailleurs complètement cessé de financer les opérations de clients en Russie et en Ukraine, ce qui a entraîné une contraction du volume de 16%.

Au final, la banque dégage un bénéfice net en progression de 3% à 388,3 millions de francs.

Le conseil d’administration proposera de verser aux actionnaires un dividende de 3,80 francs par action, contre 3,70 francs au titre de 2021. Sur les 327 millions qui seront distribués, le canton de Vaud touchera 219 millions, auxquels s’ajoutent 28 millions d’impôts cantonaux et communaux.

L’établissement reconduit sa politique de distribution de ces quinze dernières années pour une nouvelles période de cinq ans. A partir de l’exercice 2023, il prévoit de verser un dividende compris entre 3,80 et 4,20 francs, sauf changement brutal de l’environnement économique.

«La politique en matière de dividende est inscrite dans l’ADN de la BCV», a encore souligné M. Paulsen.

Un changement se prépare par ailleurs au conseil d’administration, avec la nomination de Stefan Fuchs à partir du 1er juillet. Il succédera à Peter Ochsner, qui se retirera après sept ans d’activité.

Au chapitre des perspectives, l’exercice 2023 s’annonce dans la continuité de ces dernières années, écrit la BCV.

«L’évolution de l’activité dans le domaine des hypothèques sera très intéressante à observer et constituera sans doute un élément clé de la marche des affaires en 2023», a estimé M. Paulsen. Le marché des hypothèques connaît actuellement un regain de concurrence, que l’on peut qualifier d’agressive.

Grâce au ratio de fonds propres confortable, le dividende est à l’abri, écrit Andreas Venditti, de Vontobel, qui salue des résultats meilleurs qu’attendu. Le rendement de 4,3% est attrayant, note encore l’analyste.

A la Bourse, les investisseurs ont accueilli ces bons résultats avec une certaine froideur. A 14h49, le titre BCV reculait de 7,4% à 82,35 francs, tandis que le SPI progressait de 0,09%.