La BC de Saint-Gall n’a pas démérité au premier semestre

AWP

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Les recettes ont augmenté dans les deux principales sources de revenus. Les investisseurs apprécient.

La Banque cantonale de Saint-Gall (SGKB) a tenu la barre au premier semestre, malgré les vents contraires du coronavirus. Les recettes ont augmenté dans les deux principales sources de revenus, mais la rentabilité a baissé en raison notamment de la constitution de nouvelles réserves.

Un montant de 4,4 millions de francs a ainsi pesé sur la performance de l’établissement cantonal entre janvier et juin, la somme étant partagée entre correctifs de valeur et réserves pour risque de défaillance. «Actuellement, je ne prévois aucune nouvelle provision pour l’année en cours», a expliqué mercredi le directeur général Roland Ledergerber en conférence de presse.

Pour le patron de la SGKB, il n’y a pas lieu de s’inquiéter au sujet de la qualité du portefeuille de crédits de la banque. De plus, la part de prêts qualifiés de «non performants» a été encore réduite, passant à un volume de 27 millions de francs contre 33 millions à fin 2019. Le portefeuille s’élevait dans globalité une somme de 27,4 milliards de francs à fin juin.

Les opérations d’intérêts ont dégagé un résultat net amélioré de 6,1% sur un an à 161,3 millions de francs, selon les indications de la SGKB. Les recettes tirées des commissions ont bondi de 12% à 64,7 millions, alors que celles issues des opérations de négoce ont plongé d’un cinquième à 16,2 millions.

Le produit d’exploitation a gonflé de 4,0% à 246,7 millions, pour des charges alourdies de 1,0% à 130,4 millions. Le résultat opérationnel est repassé sous la barre des 100 millions, à 98,6 millions (-1,5%), plombé par les effets financiers susmentionnés. Le bénéfice net a grappillé 1,4% à 83,6 millions.

Pas encore rentable en Allemagne

Le produit d’exploitation, le résultat opérationnel et le bénéfice ont largement dépassé les attentes de deux analystes interrogés par AWP.

Le bilan de la SGKB a bondi de 8,0% sur les six premiers mois de l’année pour s’élever à 38,82 milliards à fin juin. Les créances hypothécaires affichaient 24,96 milliards (+1,2%) et les dépôts clientèle 24,11 milliards (+7,2%).

La masse sous gestion a fait du surplace (+0,2%) à 45,84 milliards. Les activités allemandes de la SGKB ont notamment généré des entrées nettes d’argent de 383 millions de francs, sur des afflux totaux de 1,8 milliard au premier semestre. Les affaires outre-Rhin ne sont pas encore rentables, a reconnu M. Ledergerber, qui a confirmé que le seuil sera franchi en 2022.

La banque a amélioré sa capitalisation lors de la première moitié d’année, avec un ratio de fonds propres durs de 16%, augmenté de 0,3 point de pourcentage par rapport à fin décembre.

Pour 2020, la direction de la SGKB s’attend toujours à un résultat opérationnel légèrement inférieur à celui de l’exercice précédent.

Le nom du nouveau directeur général pourrait être dévoilé au quatrième trimestre. Roland Ledergerber quittera son poste en mai. Il sera candidat au conseil d’administration lors de la prochaine assemblée générale.

Comme son homologue grison, l’établissement saint-gallois a réussi à effacer les craintes suscitées par la crise du coronavirus, affirme Michael Kunz, analyste auprès de la Banque cantonale de Zurich. La SGKB devrait ainsi «défendre» le niveau de son résultat annuel, avec une contribution non négligeable venant de la gestion de fortune.

L’important apport des commissions et son impact sur les revenus est également mis en exergue par Vontobel. Les activités de crédit et des provisions moins importantes que prévu ont également porté la performance, affirme l’analyste Andreas Venditti, qui s’attend toutefois à un impact plus important du «risque COVID» au deuxième semestre et en 2021.

A 13h20, le titre SGKB progressait de 1,9% à 423,50 francs, dans un SPI en hausse de 0,40%.

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