La banque italienne BMPS reste en zone négative au 3e trimestre

AWP

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La Banca Monte dei Paschi di Siena affiche une perte nette de 450 millions d’euros alors que les analystes s’attendaient à un déficit de seulement 280 millions.

La banque italienne BMPS, qui a bénéficié d’un sauvetage public en 2017, est restée dans le rouge au troisième trimestre, enregistrant une perte nette de 450,7 millions d’euros, plus importante qu’attendue.

Selon le fournisseur d’informations économiques Factset Estimates, les analystes tablaient sur une perte de 280 millions d’euros, contre un bénéfice net de 93,8 millions d’euros au troisième trimestre 2019.

La Banca Monte dei Paschi di Siena a expliqué, dans un communiqué jeudi, que ce résultat avait été affecté par des éléments non opérationnels pour 569 millions d’euros, en raison de provisions liées à des poursuites judiciaires et des coûts de restructuration liés à des départs de personnel.

Sur les neuf premiers mois de l’année, la perte nette s’élève à 1,5 milliard d’euros.

En 2019, la BMPS avait enregistré une perte nette de 1,03 milliard d’euros, après être repassée dans le vert en 2018.

Par ailleurs, au troisième trimestre, ses revenus ont diminué de 11%, à 747 millions d’euros.

Son ratio de fonds propres (CET1), indice très suivi par les analystes car il mesure la capacité à faire face à des crises, a encore diminué, s’établissant à 12,9%, contre 13,4% fin juin et 14,7% fin décembre. Il reste néanmoins à un niveau très élevé.

Plus vieille banque du monde, la Banca Monte dei Paschi di Siena avait suscité de très vives inquiétudes en 2016-2017, contraignant Rome à voler à son secours.

Considérée comme le maillon faible du système bancaire italien, elle avait bénéficié en 2017 d’une «recapitalisation préventive» et son premier actionnaire est depuis le ministère des Finances (68,2% du capital).

L’Etat italien entend la céder d’ici deux ans, et la presse s’est fait récemment l’écho du fait que Rome avait approché la banque UniCredit pour sonder son intérêt pour l’absorber. Le patron d’UniCredit Jean-Pierre Mustier, tout en refusant de commenter «les rumeurs et spéculations», a exclu jeudi d’éventuelles acquisitions d’ici 2023.

Afin de tenter de se redresser, la BMPS met en oeuvre une vaste restructuration. Elle s’est engagée en 2017 à réduire ses effectifs de 20% en quatre ans pour les faire passer à quelque 20.000 personnes, mais sans aucun licenciement, à fermer 600 agences sur 2.000 et à renforcer son capital, via la cession de milliards de créances douteuses, des crédits risquant de ne jamais être remboursés et qui pèsent sur son bilan.

La banque a indiqué jeudi s’attendre à «des bénéfices à travers la sortie de 560 membres du personnel» à partir du 1er novembre.

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