Jubilé fructueux pour Rothschild & Co Bank en 2018

AWP

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L’établissement zurichois a réalisé une bonne collecte d’argent et augmenté sa masse sous gestion, malgré la chute boursière de décembre. Les recettes, la rentabilité et le bénéfice se sont envolés.

Désormais cinquantenaire, Rothschild & Co Bank a franchi les obstacles qui se sont dressés sur sa route en 2018. L’établissement zurichois a réalisé une bonne collecte d’argent et augmenté sa masse sous gestion, malgré la chute boursière de décembre. Les recettes, la rentabilité et le bénéfice se sont envolés.

A fin décembre, la masse sous gestion atteignait 31,9 milliards de francs, en hausse de 5,3% sur un an, selon les indications fournies dans le rapport annuel diffusé jeudi. Rothschild & Co Bank, filiale helvétique du groupe français Rothschild & Co, a enregistré des entrées nettes d’argent de 719 millions de francs, à comparer au reflux de 211 millions en 2017.

La réactivité de la banque face aux turbulences des marchés financiers a permis d’éviter bien des écueils, a indiqué à AWP le directeur général Laurent Gagnebin. «Nous avons augmenté les protections quand ça a commencé à baisser. Puis, après ce premier recul, nous avons remonté la part d’actions et ainsi profité du rebond», explique-t-il, concédant n’avoir «pas fait tout juste non plus».

La stratégie d’investissement s’est également avérée payante. «Par rapport aux autres banques, nous avions moins d’actions de pays émergents, mais surtout moins de dette émergente. Certains concurrents étaient très exposés sur ces obligations car ils recherchaient du rendement qu’ils ne trouvaient pas en Europe», précise M. Gagnebin.

Plus de dix conseillers engagés

Le siège zurichois et la succursale de Genève ont contribué de manière équivalente aux afflux d’argent en 2018, assure le directeur. La collecte a été réalisée principalement sur le marché domestique suisse, en Allemagne et en Amérique latine.

Principale source de revenus, les recettes tirées des commissions ont grappillé 1,1% à 111,5 millions. Le produit d’exploitation global a progressé de 6,1% à 182,7 millions.

La nouvelle division de banque d’affaires Global Advisory a accompagné neuf transactions en 2018, notamment la cotation de SIG Combibloc à la Bourse suisse.

Malgré un recrutement continu, Rothschild Bank a allégé ses charges qui se sont inscrites à 139,4 millions (-1,6%). La numérisation de certaines activités a permis de prioriser l’engagement de responsables des relations avec la clientèle. Plus de dix conseillers ont rejoint les bureaux en Suisse et la nouvelle antenne de Düsseldorf, en Allemagne.

Fin 2018, l’effectif total était peu ou prou stable à 446 équivalents plein temps, dont 350 en Suisse. «Nous avons réduit notre recours aux chasseurs de tête. Nous préférons utiliser notre réseau interne», souligne Laurent Gagnebin.

Pour l’exercice en cours, l’établissement va privilégier le recrutement banquiers expérimentés et vise l’engagement de quatre ou cinq personnes.

Le résultat opérationnel a été amélioré de plus de la moitié à 28,5 millions, tandis que le bénéfice net a été plus que doublé (+143%) à 38,4 millions. Ce bond s’explique par la dissolution de réserves.

Hache de guerre enterrée

Les célébrations des 50 ans de la banque fondée en 1968 ont été l’occasion de se remémorer les débuts modestes. «L’ex-épouse de feu Gilbert de Botton, premier directeur général, a raconté que les bureaux de Rothschild Bank Zurich étaient initialement situés dans la chambre de la fille du couple», raconte M. Gagnebin.

Hasard du calendrier, le cinquantième anniversaire a coïncidé avec la fin d’un différend qui empoisonnait les relations entre les deux branches de la famille Rothschild: l’aînée, représentée par la banque parisienne Rothschild & Co, et la cadette, qui détient l’établissement genevois Edmond de Rothschild.

«L’année du jubilé a été marquée par l’annonce de la signature d’un accord global (entre les deux groupes bancaires) sur l’utilisation de leurs marques respectives», détaille Bruno Pfister, président de la filiale suisse, cité dans le rapport.

Le litige portait sur l’utilisation du patronyme seul dans les activités de banque privée et de gestion d’actifs. La banque suisse du groupe parisien s’appelle désormais Rothschild & Co Bank (auparavant Rothschild Bank).

Pour Laurent Gagnebin, l’année 2019 s’annonce bien. Aucune prévision chiffrée n’est cependant fournie.

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