Helvetia affiche un bon bénéfice et relève son dividende

AWP

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Lors de l’assemblée du 20 avril prochain, les actionnaires devront élire Doris Russi Schurter à la présidence, en remplacement de Pierin Vincenz. De plus, le conseil propose le versement d’un dividende relevé de 2 francs.

Lors de l’assemblée, les actionnaires devront élire Doris Russi Schurter à la présidence. © Keystone

L’exercice 2017 a pris fin dans l’agitation pour Helvetia, qui a enregistré le départ précipité de son président, empêtré dans une affaire de délit d’initié. La fin de l’ère Pierin Vincenz est marquée sur le plan opérationnel par une nette amélioration de bénéfices. Les actionnaires devront se prononcer sur un dividende relevé mais également regarnir les rangs du conseil d’administration.

Lors de la conférence de presse tenue lundi à Zurich, le directeur général (CEO) d’Helvetia Philipp Gmür a tenu à mettre les choses au point. Les déboires juridiques rencontrés par l’ex-président ne concernent aucunement l’assureur saint-gallois. «La Finma et les autorités compétentes ne nous ont posé aucune question sur le sujet», a-t-il assuré.

M. Vincenz s’est retiré du conseil d’administration de Helvetia à mi-décembre, après l’ouverture d’une enquête par le gendarme financier (Finma). La procédure - close depuis - concernait ses activités au sein de la banque Raiffeisen, qu’il a dirigée de 1999 à 2016.

Lors de son engagement à Helvetia, M. Vincenz s’est «toujours comporté correctement» et il n’y a «aucune indication» laissant à penser le contraire, a renchéri M. Gmür. L’assureur a d’ailleurs remercié son ancien président, qui a «contribué à forger Helvetia, a lancé d’importantes transformations et préparé l’avenir», explique une lettre aux actionnaires publiée en marge des résultats annuels.

MONEYPARK DANS LES RÈGLES DE L’ART

La semaine dernière, la justice zurichoise a placé en détention préventive Pierin Vincenz. Une procédure pénale a déjà été ouverte à son encontre pour gestion déloyale. Il est notamment reproché à M. Vincenz de s’être enrichi personnellement lors de la reprise d’Aduno et de la société d’investissement Investnet. Le Grison âgé de 61 ans conteste les accusations portées à son encontre.

Helvetia avait procédé à une acquisition lors de la présidence Vincenz, à savoir la reprise du spécialiste des hypothèques Moneypark en 2016. «L’acquisition de Moneypark est inattaquable du point de vue de la gouvernance d’entreprise», a affirmé M. Gmür. Pierin Vincenz avait rejoint le conseil d’administration d’Helvetia en 2000 et en avait repris la présidence en octobre 2015.

Afin de remplacer M. Vincenz, l’assureur proposera à l’assemblée du 20 avril l’élection de Doris Russi Schurter. Mme Russi siège au conseil d’administration depuis 2008. Elle a déjà assumé la vice-présidence.

L’actuel patron de Raiffeisen, Patrik Gisel, renonce pour sa part à briguer un nouveau mandat au conseil d’administration d’Helvetia. Celui-ci est souvent décrit comme le «protégé» de M. Vincenz. Afin de regarnir les rangs de l’organe de surveillance, Thomas Schmuckli et Regula Wallimann seront candidats à une siège d’administrateur le 20 avril.

Les actionnaires devront également se prononcer sur une hausse du dividende 2 francs à 23 francs. Ce relèvement a été rendu possible par une hausse du bénéfice de 7% sur un an, à 402,9 millions de francs, indique lundi l’assureur saint-gallois.

SYNERGIES PLUS IMPORTANTES

Helvetia a terminé l’intégration de Nationale Suisse et Bâloise Autriche, acquises en 2014. Les synergies réalisées au terme de l’opération se sont élevées à 137,3 millions, supérieures à l’objectif de 100-130 millions prévus à l’origine, explique le communiqué.

Le résultat des activités opérationnelles avant impôts a grappillé 2,2% à 502,4 millions.

Le volume d’affaires s’est inscrit à 8,64 milliards de francs, ce qui représente une hausse de 1,5%. Principale source de revenus, les primes brutes vie ont reculé de 3,1% à 4,38 milliards. Cette activité a dégagé un résultat de 193,1 millions (+11%).

Dans le segment non-vie, les primes encaissées ont progressé de 4,0% à 3,68 milliards, pour un résultat de 363,5 millions, en hausse de 6,7%.

Le ratio combiné net, rapport entre les primes encaissées et les dédommagements versés, a été péjoré de 0,2 point à 91,8%.

Légère progression du titre

Helvetia ne fournit aucune prévision chiffrée. La direction affirme vouloir poursuivre le plan stratégique 20.20, qui doit «renforcer l’activité d’assurance traditionnelle, exploiter de nouvelles sources de revenus et promouvoir l’innovation de manière ciblée», précise le communiqué.

A la Bourse suisse, la nominative Helvetia a signé une des plus modestes performances de la journée, avec une progression de 0,5% à 565,50 francs, alors que le marché dans son ensemble (SPI) a bondi de 2,02%.

Les analystes se montraient convaincus, notamment du côté de Baader Helvea qui prédit désormais un relèvement de dividende de 1 franc par an.