Goldman Sachs souffre encore d’une activité moindre dans les fusions

AWP

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La banque américaine annonce un bénéfice net de 1,1 milliard de dollars au deuxième trimestre, soit une chute de 62%. Dilué par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice est inférieur aux attentes.

La banque d’affaires américaine Goldman Sachs a publié mercredi un bénéfice net en forte baisse au deuxième trimestre, souffrant toujours de la faible activité dans le secteur des fusions-acquisitions, mais le marché a préféré se concentrer sur l’optimisme des dirigeants.

Le bénéfice net a plongé de 62% au deuxième trimestre, tombant à 1,1 milliard de dollars, affecté également par une gestion d’actifs qui a de nouveau marqué le pas.

Le chiffre d’affaires s’est établi à 10,90 milliards de dollars sur la même période.

Ces deux données sont conformes aux prévisions des analystes.

En revanche, dilué par action et hors éléments exceptionnels, le bénéfice ressort à 3,08 dollars sur le trimestre contre 7,73 dollars un an plus tôt. Les analystes tablaient sur 3,10 dollars.

«Le bénéfice plus faible, bien que décevant, n’est pas vraiment une surprise», a relevé Mark Narron, analyste de Fitch Ratings.

Les résultats publiés mardi par Morgan Stanley «ont préparé le terrain pour ceux de Goldman Sachs» dans l’esprit des opérateurs du marché, ont commenté les analystes de Briefing.com.

La publication de Goldman Sachs était plutôt bien accueillie à Wall Street, où l’action de la banque d’affaires gagnait 1,38%, à 341,91 dollars.

Les performances du groupe ont aussi subi un fort recul par rapport au premier trimestre de cette année (-65% pour le bénéfice), qui avait déjà été marqué par une baisse de l’activité de ses banquiers d’affaires et de ses courtiers.

David Solomon, patron de la banque américaine, a indiqué dans un communiqué qu’il restait «totalement confiant dans le fait que la poursuite de la mise en oeuvre (de la stratégie du groupe lui) permettra d’atteindre (ses) cibles en sortie de cycle et de créer une valeur importante pour les actionnaires».

Lors d’une audioconférence avec des analystes, il a souligné que les résultats du groupe avaient subi les conséquences de sa «transition stratégique» --en particulier dans la gestion de fortune--, tout en évoluant dans «un environnement macroéconomique difficile avec des vents contraires, spécifiquement pour (son) profil d’activités».

«Meilleur» environnement

M. Solomon a cité l’inflation persistante, les tensions géopolitiques et le ralentissement de la croissance.

Selon lui, de nombreux secteurs de la banque d’investissement «flirtent avec des plus bas qui n’ont pas été atteints depuis une dizaine d’années et les clients ont globalement conservé une posture d’aversion au risque pendant le trimestre».

Mais «l’environnement a l’air meilleur» et «si l’environnement devient meilleur, alors vous verrez de meilleures performances», a-t-il assuré.

Le rendement du capital annualisé (bénéfice rapporté aux fonds propres) pour l’heure reste encore très faible à 4% pour le trimestre et à 7,8% sur le premier semestre, quand l’objectif de la direction --confirmé mercredi-- est d’obtenir autour de 15%.

La baisse du chiffre d’affaires dans la branche Global Banking et Markets (fusions-acquisitions, entrées en Bourse, levées de capitaux) et dans la gestion d’actifs a été partiellement compensée par l’accroissement dans la branche Platform Solutions (produits financiers), a relevé le groupe.

Dans la banque d’affaires, Goldman Sachs a constaté un «déclin important dans l’ensemble du secteur des fusions et acquisitions finalisées».

Concernant l’avenir de Greensky, spécialiste de crédit sur internet acheté 2,2 milliards de dollars en septembre 2021, aucune décision n’a été prise à ce stade, ont indiqué les dirigeants.

Cette activité, qui avait vocation à diversifier Goldman Sachs dans la banque de détail, a pesé à hauteur de 677 millions de dollars sur le résultat avant impôts du deuxième trimestre.

«La dépréciation de 504 millions de dollars liée à Greensky, bien que faible, illustre les difficultés de la société à mettre en oeuvre sa stratégie de diversification au moment même où son coeur de métier est chahuté», a noté M. Narron.

En février, le groupe avait annoncé un recentrage sur ses activités historiques et indiqué explorer des «alternatives stratégiques» pour celles n’en faisant pas partie --pour lesquelles il a passé une provision de près d’un milliard de dollars fin 2022--, y compris une cession.

En revanche, les partenariats dans les cartes de crédit (Apple, General Motors) --rattachés à la même division que les crédits en ligne-- sont «des partenariats de long terme», ont affirmé les dirigeants mercredi.

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