Ethos attend des réponses du conseil d’administration de Credit Suisse

Communiqué, Ethos

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Si les actionnaires peuvent la suivre en direct sur le site internet de la banque, ils ne pourront toutefois pas intervenir et poser directement leurs questions au conseil d’administration, ce qu’Ethos regrette vivement.

Credit Suisse a connu ces dernières semaines deux scandales financiers de grandes ampleurs (Archegos Capital et Greensill) qui soulèvent des questions sur la gouvernance de la banque et sa gestion des risques. C'est dans ce cadre qu'Ethos a envoyé au conseil d’administration, peu avant son assemblée générale annuelle, plusieurs questions en lien avec ces affaires récentes.

L’assemblée générale (AG) 2021 de Credit Suisse se tient ce vendredi matin à huis clos, comme l’ensemble des assemblées générales en ces temps de pandémie. Si les actionnaires peuvent la suivre en direct sur le site internet de la banque, ils ne pourront toutefois pas intervenir et poser directement leurs questions au conseil d’administration, ce qu’Ethos regrette vivement. Ethos est d’avis que cette pratique suivie par de nombreuses sociétés suisses va à l’encontre de l’article 697 du code des obligations qui garantit aux actionnaires ce droit fondamental.

Cela est d’autant plus important pour l’AG 2021 de Credit Suisse qui a connu ces dernières semaines deux scandales financiers de grande ampleur (Archegos Capital et Greensill), remettant en question la gouvernance de la banque et sa gestion des risques. Une perte de 4,4 milliards de francs liée au hedge fund Archegos Capital a d’ores et déjà été enregistrée au premier trimestre 2021 et d’autres sont malheureusement à prévoir. Ces deux affaires ont contraint la banque à devoir, une nouvelle fois, renforcer ses fonds propres à hauteur de plus de 1,8 milliards de francs.

Ces dernières années, la Fondation Ethos a pointé du doigt à de nombreuses reprises les problèmes de gouvernance de la banque et questionné le bien-fondé de maintenir des activités de banque d’investissement particulièrement risquées et gourmandes en capital. Ethos se réjouit ainsi qu’un nouveau président soit élu pour revoir en toute objectivité la stratégie et la gestion des risques de la banque. En tant qu’actionnaire et représentant de nombreuses caisses de pension, Ethos a envoyé au président sortant du conseil d’administration, M. Urs Rohner, ainsi qu’à son remplaçant désigné, M. António Horta-Osório, les questions suivantes en lien avec les affaires récentes:

  • Les enquêtes ouvertes par le conseil d’administration et confiées à des parties externes dans le cadre des affaires Archegos et Greensill vont-elles également étudier dans quelle mesure les membres du conseil d’administration ont une part de responsabilité concernant ces pertes, et, le cas échéant, conduire à une réflexion sur la gestion et la supervision des risques de la part du conseil?
  • Le conseil d’administration peut-il garantir que les résultats détaillés de ces enquêtes seront rendus public?
  • Le conseil d’administration a-t-il prévu de revoir la composition de son comité des risques après cette AG 2021 suite aux importants manquements en matière de gestion des risques qui ont conduit aux récentes affaires Archegos et Greensill?
  • Quelle est l’exposition actuelle de la banque aux activités de «prime brokerage» mises en cause dans l’affaire Archegos?
  • Quel pourcentage des actifs pondérés en fonction des risques («risk weighted assets») représentent les activités de «prime brokerage»? Quelle est la part des fonds propres de la banque attribuée à ces activités?
  • Quelle partie de la rémunération variable totale du groupe pour 2020 a été attribuée aux activités de «prime brokerage» et quel montant n’a finalement pas été payé («claw back») en raison de l’affaire Archegos?

Ethos attend du conseil d’administration qu’il apporte des réponses à ces questions lors de l’AG de ce vendredi matin. Il en va de l’image de la banque auprès de ses actionnaires.

Parallèlement, Ethos s’est regroupé avec d’autres investisseurs pour demander à Credit Suisse de publier un calendrier précis pour cesser définitivement ses activité (prêts, conseils, souscriptions et investissements) avec des sociétés actives dans le domaine du charbon. En 2020, Credit Suisse a réalisé un premier pas dans ce sens en introduisant une limite de 25% du chiffre d’affaires pour entrer en affaire avec ces sociétés.

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