La première banque allemande a annoncé que Christian Sewing, son président du directoire depuis le 8 avril, informerait la presse jeudi en marge de la publication prévue des résultats du premier trimestre.
Deutsche Bank envisage de réduire la voilure dans la banque d’investissement, indiquent plusieurs médias, et son nouveau PDG, nommé pour sortir l’établissement de la crise, pourrait faire des annonces jeudi.
La première banque allemande a annoncé mardi que Christian Sewing, son président du directoire depuis le 8 avril, informerait la presse jeudi en marge de la publication prévue des résultats du premier trimestre.
Elle n’a pas donné de détails mais selon le quotidien économique allemand Handelsblatt et l’agence Bloomberg des coupes pourraient être annoncées à cette occasion dans les activités de négoce de produits financiers (actions, obligations...) ainsi que dans les services pour le compte d’investisseurs de type fonds d’arbitrage.
Les mesures toucheraient les Etats-Unis et une partie de l’Asie, selon le Handelsblatt.
Si elle se confirme, la réduction d’activité de Deutsche Bank dans la banque d’investissement ne constituerait pas une surprise. L’arrivée du nouveau PDG, jusqu’ici responsable de la banque de détail, a été perçue comme l’amorce d’un changement de cap stratégique pour l’établissement, au détriment des activités liées aux marchés des capitaux.
En bourse, l’action Deutsche Bank rebondissait mardi après-midi de 2,94% à 12,03 euros, dans un marché en léger recul (Dax:-0,15%)
Le nouveau patron de Deutsche Bank, âgé de 47 ans, a remplacé le britannique John Cryan, qui a laissé la banque dans la tourmente après trois exercices déficitaires d’affilée, y compris 2017, avec une perte nette de 735 millions d’euros et un chiffre d’affaires en baisse de plus de 12%.
La banque d’investissement, qui regroupe les émissions et le négoce de produits financiers, le financement et le conseil en matière de fusions et acquisitions, longtemps considérée comme la locomotive de la banque, en est devenue le boulet. Deutsche Bank est largement distancée par le gotha de la finance à Wall Street.
Le compartiment «vente et négoce» sur les marchés a vu à lui seul ses ventes chuter de 10% l’an dernier en raison d’une demande atone, d’un contexte de faible volatilité et de coûts de refinancement plus élevés, a expliqué la banque dans son rapport annuel pour 2017.
Dans un courrier adressé aux quelques 95.000 salariés de la banque après sa nomination, M. Sewing les appelait à reconquérir une mentalité de «chasseur» pour regonfler des recettes en baisse, et préparait en même temps les esprits à des mesures pour «libérer de la capacité» pour la croissance future.
Il promettait de se retirer des activités «où nous ne pouvons pas travailler de manière suffisamment rentable».