Entre 2016 et 2018, les entrées de la division IWM sont passées de 3,4 à 3,9 milliards de francs, dont 200 millions à mettre au crédit des milliardaires. Ce montant doit passer à 400 millions à l’horizon 2022.
Credit Suisse a l’intention d’étoffer ses activités avec sa clientèle très fortunée. «Mon objectif pour les clients stratégiques est de doubler leur contribution à la croissance dans les trois prochaines années», a confié à l’agence Reuters le nouveau directeur de la division de gestion de fortune (IWM) Philipp Wehle.
Alors que la majeure partie de la clientèle reste prudente et conserve ses liquidités, plusieurs milliardaires ont «remis la première», indique le successeur d’Iqbal Khan, évoquant la disposition de ces clients stratégiques à réinvestir dans des positions plus téméraires, après avoir réduit leur exposition au risque.
Entre 2016 et 2018, les entrées de la division IWM - qui s’occupe de la clientèle européenne (hors Suisse), africaine, moyen-orientale et sud-américaine - sont passées de 3,4 à 3,9 milliards de francs, dont 200 millions à mettre au crédit des milliardaires. Ce montant doit passer à 400 millions à l’horizon 2022.
Cette croissance supérieure à la moyenne s’explique notamment par la relation étroite entre la gestion de fortune et la banque d’affaires du numéro deux bancaire helvétique, qui lui permet de proposer à ces clients exigeants - parmi lesquels figurent nombre d’entrepreneurs - une ample palette de services pour différents types de transactions (fusions, acquisitions, participations, financement).
Au cours du turbulent premier trimestre, la division a amélioré son produit d’exploitation de 6% à 1,5 milliard de francs, à la faveur de la poussée des activités de négoce. L’activité clients au début du deuxième partiel est restée supérieure à la moyenne: «le niveau des transactions en avril est resté à son niveau d’avant la crise», a assuré l’Allemand, qui a rejoint la banque il y a une quinzaine d’années.
La performance d’IWM au cours des dernières années a suscité des interrogations quant à une inflation des risques. Au premier trimestre, les provisions pour risques de crédit se sont montés à moins de 40 millions de francs. «Nous consacrons beaucoup de temps au choix et à la gestion des risques», un investissement qui a porté ses fruits, assure M. Wehle.
A l’apogée de la crise du coronavirus, la contraction de fortune s’est soldée par des découverts, ce qui a contraint certains clients à réinjecter des liquidités. «Actuellement, ces découverts ont été quasiment ramenés à zéro sans avoir à déplorer de pertes substantielles», a affirmé le responsable.
L’action Credit Suisse a clôturé lundi en hausse de 2,4% à 10,46 francs, dans un SMI en recul de 0,37%.