Credit Suisse veut augmenter les dividendes dès 2019

AWP

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La moitié du bénéfice net devrait être reversée aux actionnaires pour 2019 et 2020. L'action clôture en nette hausse.

Credit Suisse veut choyer ses actionnaires et prévoit de racheter ses propres actions pour un montant jusqu’à 3 milliards de francs entre 2019 et 2020. La banque souhaite également augmenter le dividende dès l’année prochaine, a-t-elle indiqué mercredi dans le cadre de sa journée des investisseurs.

Le conseil d’administration a donné son aval au lancement de deux programmes de rachat d’actions. Dans le détail, la banque devrait racheter pour 1 jusqu’à 1,5 milliard de franc de ses propres titres en 2019, selon les conditions du marché. Un programme similaire est prévu pour 2020.

De plus, Credit Suisse ambitionne de relever le dividende, avec une hausse prévue «d’au moins 5% par an» dès 2019 et pour les années suivantes. Au total, la moitié du bénéfice net devrait être reversé aux actionnaires en 2019 et 2020. En 2017, un versement de 25 centimes par titre avait été consenti.

La banque a également assuré avoir atteint les objectifs stratégiques qu’elle s’était fixés il y a trois ans dans le cadre de son programme de restructuration. Alors que les activités gestion de fortune ont été renforcées, celles de la banque d’affaires ont été réduites, entraînant une profonde réorganisation de la division Global Markets.

Credit Suisse a réussi à réduire ses coûts opérationnels, qui devraient se situer à 16,9 milliards en 2018 selon les chiffres ajustés, soit en dessous de la barre ciblée des 17 milliards. Grâce à l’augmentation de la productivité, celle-ci devrait encore se réduire de 2 à 3% par an et les liquidités dégagées seront réinvesties pour la croissance.

Depuis fin 2015, les économies nettes réalisées atteignent 4,3 milliards, plus que les 4,2 milliards ciblés, s’est félicité l’établissement.

Aucune nouvelle suppression d’emploi n’est prévue, contrairement aux rumeurs qui circulaient. Des adaptations «naturelles» auront toutefois toujours lieu par exemple via les fluctuations, a souligné Adam Gishen, directeur des relations avec les investisseurs lors d’une téléconférence.

En outre, les problèmes juridiques ont été résolus grâce à l’unité de défaisance (SRU), qui sera fermée à la fin de l’année. Cette unité devrait essuyer une perte ajustée avant impôts d’environ 1,3 milliard de dollars cette année. Les actifs restants seront transférés au sein du Corporate Center.

«Nous nous attendons à ce qu’en 2019, nos actionnaires commencent à voir les bénéfices de la restructuration à travers le rendement du capital annoncé aujourd’hui et la croissance de la valeur comptable par titre», a souligné le directeur général Tidjane Thiam, cité dans le communiqué.

Bien positionné malgré les incertitudes

En dépit des tensions géopolitiques autour du commerce mondial et de l’impact potentiel des changements de politiques monétaires, les perspectives économiques sur le long terme restent positives, dans une moindre mesure toutefois, souligne la banque. Elle se dit bien positionnée pour profiter des opportunités générées par la croissance de la richesse mondiale, dans la mesure où elle est désormais plus résiliente.

Pour l’année en cours, le bénéfice avant impôt devrait ressortir entre 3,2 et 3,4 milliards. Le rendement du capital (RoTE) est attendu à environ 6% pour cette année, mais devrait progresser largement en 2019, escompté à 10-11% et en 2020, où il est attendu à 11-12%. Pour les années suivantes, Credit Suisse table sur plus de 12%.

Selon M. Thiam, il y a de «bonnes chances» d’atteindre l’objectif de 10% en 2019 grâce à différents facteurs. Il cite notamment la liquidation des unités non stratégiques, des coûts de financement réduits, la fin du programme de restructuration ou encore des économies de coûts et une meilleure productivité. Des améliorations au niveau des taxes et autres joueront également un rôle, mais dans une moindre mesure.

En outre, en 2019, le taux d’imposition devrait se réduire clairement, le directeur financier David Mathers tablant sur environ 28% contre 37% sur les neuf premiers mois de l’année. Il fait également remarquer que les effets de la régulation de Bâle III se feront sentir plutôt en 2022 et non pas en 2020 comme précédemment escompté.

Si le titre peut sembler bon marché, il ne faut pas oublier un obstacle, le chemin vers la rentabilité semblant incertain dans la division Global Markets, qui essuiera encore une perte au quatrième trimestre. Or, aucune nouvelle restructuration n’est prévue au sein de cette unité, soulignent les analystes de Morgan Stanley. De plus, la hausse ciblée du dividende de 5% par an paraît décevante.

L’action Credit Suisse a terminé la séance à la Bourse suisse sur une solide hausse de 2,5% à 11,31 francs, dans un SMI en progression de 1,68%.

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