Credit Suisse ferme le compte de la fondation d’Ai Weiwei

AWP

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Le célèbre artiste a indiqué à Reuters que la banque lui avait signifié la fermeture invoquant une «nouvelle politique consistant à clôturer tous les comptes liés à des personnes ayant un dossier criminel».

Le dissident chinois Ai Weiwei a fait savoir que Credit Suisse l’a informé au printemps dernier que le compte de sa fondation en Suisse allait être fermé en septembre en raison de son casier judiciaire en Chine, bien qu’il n’ait jamais été condamné.

Le célèbre artiste, qui réside aujourd’hui au Portugal, a indiqué à Reuters que la banque aux deux voiles lui avait signifié la fermeture invoquant une «nouvelle politique consistant à clôturer tous les comptes liés à des personnes ayant un dossier criminel», donnant à la fondation un délai jusqu’en septembre pour transférer ses fonds.

Sollicité par l’agence de presse britannique, le numéro deux bancaire helvétique n’a pas souhaité faire de commentaire sur «des relations clients potentielles ou existantes». Selon Ai Weiwei, le compte est en cours de fermeture et ne peut être utilisé que de manière très limitée, mais des fonds doivent encore en être retirés.

Le dissident chinois a indiqué avoir été contacté par Credit Suisse le 24 juin. La banque lui aurait fait part de son souhait de fermer «dès que possible» le compte d’une fondation pour la liberté d’expression et les arts qu’il a créée en 2016, pouvait-on lire mercredi sur le site de Reuters.

Les responsables ont apparemment motivé la clôture du compte par une interview accordée à un journal suisse quelques jours auparavant, dans laquelle il critiquait la population helvétique pour avoir voté en faveur de «politiques anti-immigrants» plus strictes.

À l’instar d’autres établissements, Credit Suisse a fait de son parrainage des arts un argument de vente auprès de sa clientèle avide d’oeuvres d’art, agissant en tant que mécène de nombreux musées en Suisse et à l’étranger, tout en constituant sa propre collection de plus de 8000 oeuvres, notamment d’artistes émergents, rappelle Reuters.

Ai Weiwei a indiqué avoir été confronté à des actions similaires de la part d’une banque allemande et d’une autre à Hong Kong, mais que dans les deux cas, aucune explication n’avait été donnée.

«Vous savez, ces banques sont très arrogantes», a déclaré le dissident, ajoutant qu’il ne croyait pas que Credit Suisse reviendrait sur sa décision. Et quand bien même cela serait il a affirmé ne pas être «disposé à être associé à une banque qui entretient une relation aussi étrange avec la Chine».

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