Cembra Money Bank a fait part jeudi de coupes dans ses effectifs. Malgré un bénéfice en recul en 2023, les actionnaires auront, eux, droit à un dividende amélioré à 4,00 francs par titre, soit un gain de 5 centimes.
Le spécialiste du crédit à la consommation et émetteur de cartes compte ramener ses effectifs à 830 postes à temps plein d’ici fin 2024, contre 902 à la fin de l’année dernière, selon le communiqué. Il mise sur des «fluctuations naturelles et des retraites anticipées». «Là où les licenciements sont inévitables», un plan social sera engagé. Les consultations avec les représentants du personnel seront lancées.
Cembra entend utiliser «les compétences en matières de technologie et de services» de ses équipes à Riga, en Lettonie, pour fournir des services à d’autres secteurs de la société. Elle envisage aussi d’externaliser certains processus dans les services à la clientèle.
L’an dernier, les revenus nets ont crû de 1% à 515,7 millions de francs, quand les recettes des commissions se sont améliorées de 10% à 168,5 millions. Les dépenses opérationnelles ont grappillé 2% à 262,6 millions. Le ratio coût-revenu s’est stabilisé à 50,9%, après 50,6%.
Cembra souligne avoir procédé «des ajustements de prix appropriés» suite «à l’augmentation des coûts de financement», ce qui s’est répercuté positivement sur la marge d’intérêt nette au second semestre.
Le bénéfice net a reculé de 7% à 158,0 millions de francs, malgré une accélération en fin d’année. Les chiffres dépassent le consensus AWP.
Le total des créances nettes a gagné 3% à 6,7 milliards au 31 décembre. Dans le domaine de l’activité Buy Now Pay Later (pour «acheter maintenant, payer plus tard»), les volumes des factures se sont envolés de 88% à 898 millions. Cette activité devrait connaître une croissance des recettes plafonnée à 10%, a indiqué en conférence de presse le directeur général Holger Laubenthal.
Secteur concurrentiel
Par ailleurs, depuis la fin de la collaboration avec Migros sur la carte de crédit Cumulus, Cembra a pu migrer deux tiers de cartes et également 85% de la rentabilité sur la marque «Certo», l’offre de remplacement proposée par l’établissement zurichois.
Pour 2024, Cembra s’attend à une augmentation du bénéfice net et à un rendement des fonds propres de 13-14%, après 12,5% l’an passé. Le groupe confirme ses objectifs d’ici 2026.
Holger Laubenthal s’est montré réservé face à la nouvelle augmentation du taux d’intérêt maximal pour les crédits en espèces qui est passé à 12% de 11%. «Nous verrons comment nous pourrons répercuter cela sur le marché», a-t-il déclaré, faisant allusion à la situation très concurrentielle dans ce secteur.
Grâce à l’évolution des taux d’intérêts, les commissions tirées des cartes de crédit ont reculé moins fortement qu’attendue, affirme la Banque cantonale de Zurich dans un commentaire. Les prêts ont en revanche progressé moins fortement qu’escompté, ce qui équilibre le positif et le négatif de ces chiffres. L’analyste Daniel Regli recommande de «pondérer au marché».
Vontobel reste également neutre («hold»). La banque souligne que l’abaissement de l’objectif des rendements des fonds propres - après l’avoir plafonné à 15% - n’est pas dramatique, la précédente ciblé était déjà ambitieuse.
A la Bourse, l’action Cembra a terminé en hausse de 7,6% à 74,00 francs, dans un SPI en recul de 0,38%.