BC Lucerne: rentabilité en repli au premier trimestre

AWP

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La Banque cantonale de Lucerne a essuyé sur les trois premiers mois de l’année une contraction de 14,9% de l’excédent d’exploitation en comparaison annuelle à 50,5 millions de francs.

La Banque cantonale de Lucerne (LUKB) a essuyé sur les trois premiers mois de l’année une contraction de 14,9% de l’excédent d’exploitation en comparaison annuelle à 50,5 millions de francs. Le bénéfice net a reculé dans une moindre mesure de 7,4% à 46,9 millions.

Le résultat des activités sur taux d’intérêt - principale source de revenus de l’établissement lucernois - s’est enrobé de 3,3% à 89,5 millions de francs. Le résultat des commissions et services a progressé de 11,5% à 26,9 millions et celui du négoce a bondi de 56,6% à 10,5 millions.

Le résultat des activités annexes par contre s’est inscrit dans le rouge pour près de 11 millions, à comparer avec un excédent de 6,5 millions un an plus tôt, détaille le récapitulatif publié mardi. Le déficit est attribué à un correctif de valeur sur des placements pour compte propre, à hauteur de 16,7 millions.

L’afflux d’argent frais a atteint 388 millions de francs. Fin mars, les avoirs des clients représentaient 29,61 milliards. La somme de bilan a enflé de 5,3% à 44,77 milliards. Les prêts aux clients ont progressé de 925 millions à 33,61 milliards.

Inconnue quant au niveau des correctifs

Evoquant une influence de la pandémie de COVID-19, l’établissement prévoit néanmoins de maintenir en 2020 la rentabilité nette au niveau des quatre dernières années, soit entre 187 et 205 millions de francs, en dépit de perspectives moroses en lien avec les effets de crise sanitaire du nouveau coronavirus, a indiqué à AWP Daniel Salzmann. Selon le directeur général de la banque, une des grandes inconnues quant à l’exercice en cours demeure au niveau des éventuels correctifs de valeur dans le domaine des crédits.

La banque part du principe que ces derniers vont augmenter, celle-ci identifiant les principales difficultés à venir sur le marché immobilier, en particulier pour les surfaces commerciales. A moyen terme, les espaces de bureaux pourraient également être mis sous pression en raison du ralentissement économique.

Mais pour l’heure, l’établissement se montre peu préoccupé par ses affaires hypothécaires. Dans le cas des prêts COVID 19 garantis par la Confédération, la banque a accordé un total de 1253 crédits pour un montant de 176 millions de francs entre le 26 mars et le 5 avril, a précisé M. Salzmann.

Si plus d’un tiers des demandes auraient dû être rejetées en raison de défauts formels dans les formulaires, la Banque cantonale n’en a en fait que 4%, a poursuivi le directeur général. Il s’agissait aussi bien de cas d’entreprises qui ne remplissaient pas les conditions ainsi que d’autres sociétés qui tentaient probablement d’obtenir de l’argent sans justification.

Repli des investissements

Il est actuellement difficile d’estimer le taux d’abus dont on parle beaucoup, a déclaré M. Salzmann. «Mais je suppose que la grande majorité des clients se comportent correctement». Cependant, la LUKB, comme les autres banques, n’a pas effectué de contrôle sur les prêts COVID 19 de moins de 500’000 francs, l’établissement se basant entièrement sur les informations fournies par les demandeurs et ne vérifiant pas non plus l’utilisation des fonds.

En revanche, la LUKB constate actuellement une nette diminution de l’activité d’investissement des entreprises. Dans le cas de nombreuses moyennes et grandes entreprises, il existe actuellement une menace sur la chaîne d’approvisionnement, a rappelé M. Salzmann : «Dans ce contexte, une entreprise n’investira pas dans des équipements».

Dans l’ensemble, l’économie de la région de Lucerne, comme celle de toute la Suisse, risque de tomber en récession au cours du premier semestre, a déclaré M. Salzmann. La question reste ouverte de savoir combien de temps durera l’état d’urgence - ce que personne ne peut dire pour l’instant. Il espère cependant que le pays pourra progressivement revenir à des «opérations normales» au début de l’été.

«Aujourd’hui déjà, les dégâts sont considérables», a déclaré M. Salzmann. La région de Lucerne risque de souffrir grandement au vu de l’importance des activités touristiques et une «année perdue» se profile à l’horizon pour la branche.

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