Vers le sommet de la montagne des taux d’intérêt

Communiqué, Aviva Investors

2 minutes de lecture

Dans son dernier rapport trimestriel «House View», Aviva Investors estime que dans les principales économies mondiales, les taux d’intérêt sont sur le point d’atteindre leur niveau maximum.

  • Aviva Investors est d’avis qu’en termes de taux d’intérêt, le cycle de la politique monétaire se rapproche de son point culminant dans les économies principales, bien qu’à court terme, les risques d’une nouvelle hausse des taux persistent.
  • Les effets du niveau plus élevé des taux d’intérêt ne se sont pas encore fait pleinement sentir dans la zone euro et au Royaume-Uni, mais ces deux régions devraient néanmoins pouvoir éviter de subir une profonde récession l’année prochaine.
  • En 2024, les marchés développés auront pour caractéristique une croissance inférieure à la tendance, avec une baisse de la croissance mondiale passant de 3% en 2023 à 2½% en 2024.

Les principales banques centrales ont toutes fortement relevé leurs taux directeurs au cours des 18 derniers mois, s’inscrivant ainsi dans le cycle de resserrement de la politique monétaire le plus agressif depuis les années 1970. Et pourtant, à court terme, Aviva Investors estime que les risques restent orientés vers des taux encore plus élevés et s’attend à ce que dans les marchés développés, la croissance soit inférieure à la tendance en 2024, avec une croissance mondiale en berne, passant de 3% en 2023 à 2½% en 2024.

Dans la zone euro et au Royaume-Uni, alors que les effets du choc énergétique de 2022 ont été largement amortis, l’impact de la hausse des taux d’intérêt ne s’est pas encore pleinement concrétisé. La prédominance des prêts hypothécaires à taux fixe et des emprunts d’entreprise à échéance a eu pour conséquence que les effets négatifs, produits habituellement par une hausse des taux d’intérêt sur les flux de trésorerie, ont été plus lents à se manifester que par le passé. Mais ces effets continueront à se faire sentir au cours des 6 à 12 prochains mois et pèseront sur la consommation, ainsi que sur les dépenses d’investissement dans le secteur de l’immobilier résidentiel et des entreprises. Toutefois, comme aucun ajustement majeur des bilans n’est nécessaire, il devrait être possible d’éviter une récession prononcée.

Aux États-Unis, la croissance a été plus forte que prévu cette année, et elle devrait rester supérieure à la tendance jusqu’à la fin de 2023. Pour l’année prochaine, Aviva Investors s’attend toutefois à une période de croissance inférieure à la tendance, mais son scénario central ne prévoit pas d’entrée en récession. Alors que le marché du logement s’est contracté en raison de la hausse des taux d’intérêt, les dépenses de consommation sont restées solides et les investissements des entreprises ont été accompagnés par les mesures de politique industrielle du gouvernement qui visent à encourager la relocalisation des technologies et la réalisation des objectifs du «zéro net». Le fait que la croissance soit restée forte laisse présumer que les taux réels n’ont pas été suffisamment élevés. L’inflation ayant reculé cette année, les taux réels sont redevenus positifs, mais il sera sans doute nécessaire qu’ils le restent pendant un bon moment encore.

Comme prévu, les taux de l’inflation globale ont baissé cette année, avec notamment les prix de l’énergie contribuant à faire reculer l’inflation. Toutefois, les valeurs mesurées pour l’inflation sous-jacente restent élevées en raison des pressions persistantes dans le secteur des services. Ces pressions ne devraient s’atténuer que progressivement au cours de l’année prochaine, résultant en des valeurs mesurées pour l’inflation globale et l’inflation de base encore au-dessus - bien que nettement plus proches - de celles visées par les banques centrales d’ici la fin de 2024. Aviva Investors considère que pour les six prochains mois, les risques demeurent orientés à la hausse, avec des prix de l’énergie susceptibles d’apporter à nouveau une contribution positive, une progression des salaires encore plus forte et des entreprises réussissant à stabiliser, voire à accroître leurs marges.

Michael Grady, responsable de la stratégie d’investissement et économiste en chef chez Aviva Investors, explique: «Alors que nous allons vers les derniers mois de l’année 2023, il semble que nous soyons proches du point culminant des taux d’intérêt dans les principales économies mondiales, et peut-être l’avons-nous déjà atteint. Au cours de l’année écoulée, l’inflation de base a baissé, la crise énergétique de 2022 s’est largement résorbée et la dernière série de réunions des banques centrales, qui se sont tenues en septembre, a vu la Réserve fédérale et la Banque d’Angleterre faire une pause dans leurs relèvements de taux. Le marché semble désormais se concentrer sur l’idée de taux ‘plus élevés, plus longtemps’, un thème qui devrait continuer à rester d’actualité en 2024. Au cours des prochains mois, les répercussions qu’une politique monétaire modifiée aura sur l’économie réelle et l’inflation dépendront de nombreux facteurs. Si l’on fait abstraction des chocs temporaires pouvant affecter le niveau des prix, après avoir traversé une phase de politique monétaire restrictive, une période de croissance économique inférieure à la tendance est souvent nécessaire pour générer une accalmie débouchant sur une période creuse permettant d’atténuer les pressions inflationnistes.»

A lire aussi...