Les actions européennes sont attractives

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Les actions européennes méritent d’être reconsidérées pour un positionnement tactique à 6 mois.

Du point de vue de l’activité économique, les surprises économiques en Europe sont positives et progressent depuis plus de 6 mois. Si nous anticipons une croissance proche de 0% cette année, le rebond pourrait être important en 2025 – comme les récentes prévisions du FMI l’ont démontré. Les indicateurs PMI avancés sur l’activité ont récemment augmenté de 49,2 à 50,3, passant ainsi en territoire expansionniste.

La dynamique monétaire pourrait également être profitable. La BCE n’attendra pas la FED pour amorcer un assouplissement monétaire. Nous anticipons une première baisse des taux BCE en juin par 25 points de base. Une réduction aux États-Unis semble peu probable en raison du nombre de créations d’emploi et de la désinflation moins forte que prévu.

Le luxe poursuivra sa hausse en raison de la reprise en Chine. La santé permet de se positionner sur un secteur défensif de haute qualité et décorrélé des tendances de consommation. Enfin, les valeurs technologiques bénéficient d’importants flux de trésorerie. 

Les prévisions de bénéfices des entreprises européennes sont également trop pessimistes, tant pour le premier trimestre que pour l’année entière. Nous pensons qu'une croissance moyenne à un chiffre est réalisable pour l'exercice 2024 compte tenu des effets de base favorables, en particulier pour les matières premières, tandis que la croissance du PIB proche de la tendance devrait préserver les marges et le chiffre d'affaires. Par ailleurs, le rendement des dividendes est le plus élevé (3,5% attendus pour 2024), avec des chiffres plus attractifs que sur d'autres marchés comme le Japon (2,2%), les États-Unis (1,5%). Enfin, tout d’abord, les conditions de liquidité favorisent les actions européennes. Le ratio entre la capitalisation boursière et la masse monétaire atteint le niveau record de 2,4 aux États-Unis, alors qu'il n'est que de 0,6 dans la zone euro, soit le niveau le plus bas parmi les principaux marchés boursiers.

Par ailleurs, les valorisations des actions sont attractives. Le ratio cours/bénéfice (P/E) à 12 mois s'établit à environ 13 fois en Europe (5% en dessous de sa moyenne depuis 2014), contre environ 21 fois aux États-Unis (70% au-dessus de sa moyenne depuis 2014). Les écarts de valorisation sont notamment significatifs dans les secteurs de la consommation discrétionnaire et de l’intelligence artificielle.

Par conséquent, nous investissons en priorité dans 3 secteurs. Le luxe poursuivra sa hausse en raison de la reprise en Chine. La santé permet de se positionner sur un secteur défensif de haute qualité et décorrélé des tendances de consommation. Enfin, les valeurs technologiques bénéficient d’importants flux de trésorerie. La sélection au sein de ces secteurs est définie selon un niveau de free cash-flow élevé, un faible niveau d’endettement, un positionnement concurrentiel attractif, une croissance des bénéfices depuis 5 ans et des révisions bénéficiaires positives depuis au moins 3 mois. 

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