La réglementation en question

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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First Republic s’effondre. L’accord salarial allemand attise-t-il l’inflation? La technologie soutient la reprise des actions américaines.

Le président Biden a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. Parallèlement, la croissance du PIB au premier trimestre n’a guère dépassé la moitié des 2% attendus et la confiance des consommateurs a reculé en avril, ce qui renforce les craintes de récession aux Etats-Unis et devrait se traduire par une hausse des taux limitée à 25 pb, malgré la hausse du coût de la main d’œuvre. Mais la perspective d’un recul de l’inflation dans les prochains moins a fait chuter les taux à long terme la semaine dernière. Nous conservons une position longue en duration américaine. Les tensions liées au plafond de la dette persistent, même si les modifications apportées au projet du président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, permettent d’envisager un vote favorable des Démocrates. First Republic s’est finalement effondrée: 93,5 milliards de dollars de dépôts et la plupart de ses actifs ont été cédés à JP Morgan Chase, après d’intenses tractations avec les représentants du gouvernement au cours du week-end. Il s’agit de la deuxième plus importante faillite de l’histoire bancaire américaine. Nous anticipons un durcissement de la réglementation du secteur bancaire. L’action des autorités de surveillance britanniques pour bloquer le projet de rachat d’Activision par Microsoft fournit un autre exemple d’intervention réglementaire croissante. La valorisation d’une banque de premier plan a par ailleurs été réduite de moitié la semaine dernière, indiquant qu’un ajustement des marchés privés était en cours.

En Allemagne, le gouvernement et les syndicats ont convenu d’une hausse des salaires de 5,5% associée à une prime pour 5,5 millions d’employés du secteur public, un accord qui pèsera sur l’inflation. Nous restons convaincus que la zone euro évitera la récession en 2023 – malgré un second semestre qui s’annonce difficile – et l’hypothèse d’une hausse de 50 pb des taux de la BCE ne peut être totalement écartée (Isabel Schnabel, membre du conseil d’administration de la BCE, a encore eu un discours très agressif la semaine dernière). La notation de crédit de la France a été abaissée à AA- par Fitch, l’agence de notation estimant que la marge de manœuvre du président Macron était réduite après la réforme des retraites. La Banque nationale suisse a annoncé un bénéfice de 26,9 milliards de dollars au premier trimestre 2023, ce qui allégera les pressions exercées par ses responsables.

Le président Lula juge les taux d’intérêt brésiliens trop élevés et le gouvernement pourrait modifier ses objectifs en matière d’inflation. Au Japon, la BoJ n’a annoncé aucun changement à l’issue d’une réunion de politique monétaire très suivie. Nous restons négatifs vis-à-vis des obligations japonaises et positifs à l’égard du yen. L’Autorité monétaire de Hong Kong a été contrainte d’intervenir pour défendre le dollar hong kongais, qui il flirte avec la limite inférieure de la parité depuis un certain temps, les taux américains étant beaucoup plus élevés que leurs équivalents hongkongais – un écart de rendement exploité par les investisseurs. Il s’agit là d’une autre source de tensions au sein du système financier international, due à la hausse très rapide des taux d’intérêt américains.

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