La qualité n'a pas de prix

Arthur Jurus, ODDO BHF

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La sélection au sein des actions est plus importante que la discrimination entre les régions économiques.

Les marchés actions deviennent moins sensibles au niveau élevé des taux d’intérêt. La semaine dernière, la croissance du PIB américain était inférieure aux attentes et a atteint 1,6% en croissance annualisée. La déception est expliquée par la baisse des stocks et la forte augmentation des importations. La consommation privée américaine résiste bien et l’économie américaine surperformera les économies européennes en 2024. Pour autant, les taux 10 ans se sont maintenus au même niveau et les actions technologiques américaines… ont encore augmenté.

Les marchés actions se focalisent sur les résultats des entreprises et non sur les fondamentaux économiques. Au premier trimestre 2024, la moitié des entreprises ont reporté et 77% ont battu les attentes sur leur bénéfice, et 66% sur leurs revenus. La croissance moyenne des bénéfices sur un an est de 3,5%, et celle des revenus est de 3,4%. Aux États-Unis, Microsoft a enregistré des résultats financiers remarquables avec une forte augmentation du chiffre d'affaires et des bénéfices. La croissance significative des revenus provenant de la plateforme Azure et des services connexes souligne l'importance croissante de l'IA dans la stratégie commerciale de Microsoft. Johnson & Johnson a publié des résultats du premier trimestre mitigés, avec des ventes légèrement inférieures aux attentes mais un bénéfice net ajusté et un BPA dépassant les estimations. Les prévisions annuelles ont été légèrement resserrées, avec une augmentation du dividende. IBM a publié des résultats mitigés pour le premier trimestre, malgré des perspectives positives concernant les perspectives en matière d'IA. Une acquisition de HashiCorp pour renforcer sa position sur le marché du cloud computing a été annoncée. Visa a dépassé les attentes au deuxième trimestre, avec une augmentation des dépenses des consommateurs conduisant à une hausse du cours de l'action. Malgré des préoccupations économiques, la forte croissance du volume des paiements et les tendances positives du commerce électronique ont soutenu les résultats.

Les marchés actions se focalisent sur les résultats des entreprises et non sur les fondamentaux économiques. 

En Suisse, Novartis a surpassé les attentes au T1 2024, avec une hausse des ventes de 4% et une croissance de 7% du BPA, portées par des produits phares tels qu'Entresto et Cosentyx. Bien que Pluvicto ait déçu, de nouvelles capacités de production au T2 2024 annoncent une amélioration à venir. Roche a maintenu sa performance au T1, avec des ventes de groupe conformes aux attentes, en hausse de 2% à taux de change constants, malgré des performances décevantes de produits phares tels qu'Ocrevus et Tecentriq. Les prévisions annuelles sont confirmées malgré des préoccupations de valorisation et l'absence de catalyseurs à court terme. Nestlé a déçu au T1, avec des ventes nettes en baisse de 5,9% et une croissance organique faible de +1,4%, malgré une croissance dans les secteurs des soins pour animaux de compagnie et de la confiserie. Cependant, une reprise est attendue au T2, avec une orientation annuelle maintenue pour une croissance organique d'environ 4%. Enfin, Kuehne + Nagel International AG a enregistré une baisse de 5,0% des actions au T1, avec des revenus inférieurs aux attentes. Bien que les prévisions aient été ajustées, les attentes pour l'entreprise restent globalement inchangées, mettant l'accent sur les performances et les perspectives futures.

En Europe, Sanofi a légèrement dépassé les attentes au T1 2024, avec une croissance notable dans le secteur pharmaceutique malgré des défis tels que la baisse des prix de Lantus. TotalEnergies a surpassé les attentes au T1 2024, avec un bénéfice net ajusté en ligne avec les prévisions et des résultats solides dans ses divisions iLNG et iPower, malgré une légère baisse de la production.

Dans un tel environnement, les valeurs de qualité restent la priorité, indépendamment des régions. Nous restons investis sur les actifs risqués et privilégions les entreprises avec du cash, peu de dette, des bénéfices en hausse depuis 5 ans et révisés à la hausse au cours des 3 derniers mois. La saison actuelle des résultats est importante dans ce sens. Le rendement des capitaux propres est une variable déterminante dans le choix des investissements. La nouvelle performance des valeurs concernées la semaine dernière le rappelle. La sélection au sein des actions est plus importante que la discrimination entre les régions économiques. Plus du tiers de la capitalisation du S&P500 est dorénavant expliquée par 10 entreprises.

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