La BNS a réduit son taux directeur

Julien Stähli, Banque Bonhôte & Cie SA

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La Banque Nationale Suisse (BNS) a réduit son taux directeur de 25 points de base à 1,5%.

Son combat contre l’inflation entamé en juin 2022 l’a conduit à relever ses taux directeurs de -0,75% à 1,75%. Ce combat touche aujourd’hui à sa fin. 

Cette décision tient compte de l’atténuation des pressions inflationnistes et de l’appréciation du franc en termes réels enregistrée sur l’année écoulée et devrait soutenir la croissance.

Le franc suisse s’est considérablement apprécié face au dollar et à l’euro, contribuant à réduire les pressions sur les prix à l’importation, mais créant un véritable casse-tête pour les exportateurs déjà confrontés au ralentissement des activités en Allemagne et en Chine.

Si la BNS a probablement gagné la guerre contre l’inflation ce n’est que pour retomber dans son combat de toujours: sa lutte contre le franc fort.

Stabilité politique, très faible endettement de l’Etat en comparaison internationale, taux de chômage proche du niveau de plein emploi, économie résiliente, tous les atouts de l’économie helvétique pavent la voie à un franc fort. 

La BNS a décidé d’agir avant ses homologues mondiaux notamment la Réserve fédérale et la BCE qui devraient commencer à réduire leurs taux directeurs à partir du deuxième trimestre. 

La BCE veut voir l’inflation se résorber de manière durable alors que son économie aurait besoin d’une relance rapide via des taux plus faible.   En Suisse, la situation est différente: l’inflation à 1,2% est déjà largement dans l’objectif de la fourchette cible de 0% à 2% et légitime cette baisse de taux.

Cette décision devrait atténuer les pressions à la hausse sur le franc et réduire la nécessité pour les autorités de recourir à des interventions susceptibles de gonfler davantage leur bilan.

La phase de baisse de taux qui s’amorce va nécessiter également une synchronisation des banques centrales afin de maintenir les différentiels de taux aussi stables que possible.

La BNS a réduit ses réserves de changes au cours des deux dernières années contribuant à la réduction de plus de 25% de son bilan depuis le pic à plus d’un trilliard de CHF atteint à la mi 2022. Cette réduction lui permet de retrouver une certaine marge de manœuvre pour d’éventuelle intervention sur le marché des changes dans son combat contre le franc fort. La banque nationale sait cependant que face aux marchés le jeu des interventions sur devises est dangereux. En cas de besoin il lui reste toutefois son arme absolue: les taux négatifs. Douloureux pour l’épargne et pour le secteur bancaire, le régime de taux négatifs induit des effets secondaires à risque mais cette mesure reste à ce jour la seule arme réellement dissuasive. 

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