Jour du dépassement de la Terre – Où les investissements sont importants

Michael Lewis, DWS

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Pour faire reculer la date du 2 août, il faudra notamment réduire de moitié les émissions de carbone dans les activités industrielles et introduire des mesures d'efficacité énergétique.

Cette année, l'Earth Overshoot Day (EOD) tombe le 2 août. Cette date précoce dans le calendrier - par rapport aux années 1970 où les besoins en ressources étaient estimés à presque exactement ce qui pouvait être régénéré en un an - marque une augmentation significative de la demande de l'humanité en ressources écologiques. La pression exercée sur les ressources de la planète s'explique par le doublement de la population mondiale et un quadruplement du produit intérieur brut mondial au cours du dernier demi-siècle.

Une action décisive pour entamer la transformation qui s'impose d'urgence

Tout n'est pas perdu lorsqu'il s'agit de ramener la DOE à l'équilibre, voire à l'excédent. Toutefois, cela nécessite des transformations et des interventions dans de nombreux secteurs. Parmi les moyens les plus efficaces de faire évoluer la DOE, citons la réduction de moitié des émissions de carbone dans les activités industrielles, l'introduction de mesures d'efficacité énergétique, par exemple dans l'immobilier commercial et résidentiel, la réduction de moitié du gaspillage alimentaire et le remplacement de la consommation de viande par des protéines d'origine végétale. Selon le Global Footprint Network, une réduction de 50% des émissions de carbone, par exemple, permettrait de réduire la durée de vie de 93 jours. En outre, la législation peut contribuer à améliorer l'environnement d'investissement pour la transformation requise. Par exemple, ce mois-ci, la Commission européenne a proposé des objectifs juridiquement contraignants pour réduire les déchets alimentaires de 30% par habitant d'ici à 2030.

Possibilités de financement pour soutenir les petites et moyennes entreprises contribuant à la Transformation

Des initiatives telles que la tarification du carbone, l'efficacité énergétique, la mise en oeuvre de technologies durables dans les secteurs du bâtiment, des transports et de l'industrie, ainsi que la lutte contre le gaspillage alimentaire, pourraient non seulement contribuer à une utilisation plus durable des ressources, mais aussi, selon nous, offrir des opportunités d'investissement attrayantes. Il s'agit notamment de l'achat de quotas de carbone de l'UE, qui peut contribuer à une réduction réelle des émissions, de la modernisation des bâtiments, qui peut entraîner une augmentation de la valeur des biens immobiliers et une diminution du risque de défaut de paiement des prêts hypothécaires. En ce qui concerne les déchets alimentaires, le WWF a travaillé avec ses partenaires pour déployer l'intelligence artificielle dans les systèmes d'achat des chaînes de magasins d'alimentation. Le résultat a été, en moyenne, une réduction de 14,8% des déchets alimentaires pour chaque magasin piloté dans le cadre du projet. Selon nous, ces mesures contribueront à renforcer la sécurité énergétique, à favoriser la réduction des émissions de gaz à effet de serre et à favoriser la croissance de l'emploi sur l'ensemble du continent européen.

Etant donné que toute transformation est un projet ambitieux - nécessitant un déploiement important de capitaux - nous mettons l'accent sur le rôle que nous pouvons jouer, en tant que gestionnaire d'actifs, dans le financement de cette transformation. Par exemple, nous voyons le prêt direct devenir un pilier important, apportant la rapidité et la flexibilité nécessaires pour conduire le changement technologique, accélérer la croissance et améliorer la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) à travers le continent européen. Les PME sont responsables de 60% des émissions de gaz à effet de serre du continent, elles joueront un rôle essentiel dans la transformation de l'Europe. Les emprunteurs particulièrement adaptés aux prêts directs seront les PME particulièrement axées sur la transition énergétique de l'Europe, la technologie et la numérisation, ainsi que sur les soins de santé, et celles qui contribuent à renforcer la résilience des chaînes d'approvisionnement européennes.

Ces mesures et initiatives de transformation peuvent également offrir la possibilité d'un «double dividende»: d'une part, contribuer à atténuer les effets du changement climatique et faire reculer la NEM et, d'autre part, réaliser une croissance économique durable grâce à la création de nouvelles technologies et solutions au fil du temps.

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