Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le rachat de Credit Suisse par UBS fait la Une de l’actualité boursière, alors que les taux d’inflation élevés et la politique monétaire restrictive restent les véritables défis de l’économie mondiale.

Le Credit Suisse domine la semaine boursière. La bourse reste impassible face à la reprise du Credit Suisse (CS) par UBS, et selon les analystes, le prix d’achat est bon marché. C’est pourquoi le cours de l’action UBS grimpe. Certes, la vente forcée a permis d’éviter une crise financière majeure, mais, en fait, quasiment personne ne s’en sort gagnant. En effet, de nombreux collaborateurs devraient se retrouver au chômage, des milliers d’actionnaires ont subi de lourdes pertes, et les créanciers d’obligations AT1 ont tout perdu. Les turbulences du marché montrent une fois de plus pourquoi tout investisseur doit diversifier son portefeuille. Le SPI est resté largement inchangé malgré la chute du cours de CS d’environ 50%, par rapport au cours de clôture de vendredi dernier.
Cette accalmie s’explique également par le fait que l’actualité est restée relativement calme. Ainsi, le spécialiste en placements Partners Group a vu son bénéfice de 2022 chuter de 31% par rapport à 2021, qui atteint désormais un peu plus d’un milliard de francs. La bourse a néanmoins réagi positivement aux chiffres, sachant que la valeur de l’action a déjà été divisée par deux depuis son niveau le plus haut, et que l’entreprise a confirmé ses prévisions pour l’année en cours. Le fabricant zurichois de chaussures et d’articles de sport On, coté aux Etats-Unis, a quant à lui réalisé un bon exercice, son chiffre d’affaires augmentant de près de 70% en 2022 et se trouvant sur la voie de la rentabilité. L’entreprise vise une croissance de 40% de son chiffre d’affaires pour l’année en cours. Bien que les affaires de la pharmacie en ligne Zur Rose se stabilisent, l’entreprise ne devrait toutefois atteindre le seuil de rentabilité opérationnel qu’en 2024.

La BNS relève les taux d’intérêt et vend ses devises. La Banque nationale suisse (BNS) a relevé son taux directeur comme prévu de 0,5 point de pourcentage ce jeudi, pour le faire passer désormais à 1,5%. Nous partons du principe qu’il devrait s’agir de la dernière hausse jusqu’à nouvel ordre. Le franc s’est apprécié davantage, alors que les marchés des actions ont réagi par des baisses. Selon le rapport de gestion de la BNS, publié cette semaine, la banque centrale a vendu pour 22,3 milliards de francs de devises étrangères nettes au cours de l’année écoulée, renforçant ainsi la monnaie suisse, notamment au quatrième trimestre, et luttant contre l’inflation, car les biens importés sont moins chers. En vendant les devises étrangères, la BNS a inversé la tendance des années précédentes, alors qu’elle était intervenue sur le marché en tant qu’acheteuse: Ainsi, elle avait acheté des devises étrangères pour un montant de 21,1 milliards de francs en 2021, et de près de 110 milliards de francs en 2020 pour affaiblir le franc.

La Fed augmente son taux directeur et s’exprime de manière moins restrictive. Dans le cadre de sa neuvième hausse consécutive, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé son taux directeur de 25 points de base supplémentaires et le place désormais dans une fourchette comprise entre 4,75% et 5%, afin de lutter contre l’inflation. Les banquiers centraux tablent sur une hausse supplémentaire de 25 points de base d’ici la fin de l’année. La maîtrise de l’inflation reste la première priorité de la Fed, bien qu’elle ait souhaité interrompre le cycle des hausses selon ses propres dires. Les bourses ont chuté suite à ces récentes déclarations, alors qu’elles avaient tablé sur un assouplissement de la politique monétaire.

La Grande Bretagne lutte contre l’inflation. L’inflation en Grande-Bretagne a augmenté de 0,3 point de pourcentage, passant de 10,1% à 10,4%, alors que marché s’attendait à un recul à 9,9%. Les prix des denrées alimentaires et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 18,2% par rapport à l’année précédente et constituent le vecteur principal de cette hausse, tout comme l’inflation sous-jacente, hors énergie et denrées alimentaires qui a également grimpé de 5,8% à 6,2%. La Bank of England (BoE) a donc sans surprise maintenu sa politique restrictive en matière de taux d’intérêt, et également relevé son taux de 25 points de base à 4,25% cette semaine.

Graphique de la semaine

Une fois de plus, l’or se montre solide comme un roc en ces périodes tumultueuses. Vu les turbulences du secteur bancaire, les qualités du métal précieux jaune en matière de diversification sont recherchées. Son cours s’est envolé à plus de 2’000 dollars l’once cette semaine, son niveau le plus haut en 2023 et le plus haut depuis mars 2022. Avec une hausse de près de 10%, l’or fait partie des catégories de placement les plus fortes cette année.

Gros plan

Gamestop fait des bénéfices. Gamestop est devenue célèbre en tant qu’action meme. Le vendeur de jeux vidéo a réalisé, pour la première fois depuis deux ans, un bénéfice trimestriel. Le titre a connu une envolée de 35% par la suite.

Le programme

Ventes au détail. L’Office fédéral de la statistique (OFS) publiera les chiffres d’affaires du commerce de détail suisse pour février le 31 mars prochain. On verra alors à quel point l’inflation pèse sur la consommation.

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