USA: net rebond de l’inflation en décembre

AWP

2 minutes de lecture

Le CPI indique une accélération du renchérissement à 3,4% sur un an, contre 3,1% le mois précédent et 3,2% attendus par les économistes.

L’inflation est repartie à la hausse en décembre aux Etats-Unis après plusieurs mois de baisse, à cause notamment du prix des logements, un thème qui sera central dans l’élection présidentielle de novembre, alors que débutent lundi les primaires républicaines.

Les prix à la consommation ont augmenté de 3,4% sur un an en décembre, contre 3,1% en novembre, selon l’indice CPI publié jeudi par le département du Travail, et sur lequel sont indexées les retraites.

C’est plus qu’attendu, puisque les analystes prévoyaient un léger rebond, à 3,2%, selon le consensus de Market Watch.

Sur un mois seulement, la hausse s’est également accélérée, à 0,3% contre 0,1% le mois précédent.

Les prix des logements ont «continué d’augmenter en décembre, contribuant pour plus de la moitié à la hausse mensuelle», a précisé le département du Travail dans son communiqué.

Cependant, si l’on retire les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation dite sous-jacente ralentit, à 3,9% sur un an contre 4,0% en novembre, et reste stable sur un mois, à 0,3%.

L’inflation avait pourtant ralenti à l’automne.

Les prix élevés depuis plus de deux ans, et la difficulté qu’ont de nombreux ménages à remplir leur caddie au supermarché ou à se loger, restent un handicap pour le président Joe Biden.

La hausse des prix avait atteint 9,1% sur un an en juin 2022, du jamais vu depuis 1981.

Continuer à faire baisser l’inflation, sans provoquer de récession ni faire grimper le taux de chômage, semble désormais à portée de main.

«Nous profitons d’un atterrissage en douceur», a martelé lundi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, en marge d’un déplacement à Vienna (Virginie).

L’année 2024 devrait aussi être marquée par une baisse des taux d’intérêt, qui devrait permettre aux consommateurs d’emprunter plus facilement, un mode d’achat dont les Américains sont friands, et pas uniquement pour acheter des maisons ou des voitures.

«Effet escompté»

L’opposition républicaine, qui entame lundi ses primaires pour l’investiture - avec Donald Trump comme favori - accuse régulièrement Joe Biden d’avoir alimenté l’inflation, en adoptant de vastes dépenses destinées à relancer l’activité économique après la crise provoquée par le Covid-19.

L’ancien président républicain Donald Trump avait fait de son bilan en la matière l’un de ses principaux arguments lors de la campagne de 2020.

Joe Biden, lui aussi candidat à sa réélection, a hérité d’une situation largement dégradée par la crise liée au Covid. Il martèle à l’envi que l’actuelle bonne santé économique du pays «n’est pas le fruit du hasard», mais le résultat de sa politique économique.

Face à la hausse des prix, c’est pourtant la banque centrale américaine (Fed), plus que la Maison Blanche, qui a les cartes en main.

Elle a donc relevé ses taux depuis mars 2022, pour renchérir le coût du crédit, et ainsi décourager la consommation.

«Les données sur l’inflation des six derniers mois indiquent que les mesures (...) ont eu l’effet escompté, à savoir un meilleur équilibre entre l’offre et la demande», a salué lundi, Michelle Bowman, une gouverneure de la Fed, alertant cependant sur les nombreux risques qui persistent.

La Fed a, lors de sa dernière réunion mi-décembre, maintenu les taux dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, et signalé des baisses attendues pour 2024.

La mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, l’indice PCE, est tombée en novembre au plus bas depuis début 2021, à 2,6% sur un an. Les chiffres de décembre seront publiés le 26 janvier.

A lire aussi...