USA: Janet Yellen pousse pour une série de réformes des institutions financières internationales

AWP

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Pour la ministre américaine, FMI et BM doivent notamment pivoter plus franchement vers le financement de la lutte contre le réchauffement climatique.

La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen s’est prononcée mardi en faveur d’une série de mesures permettant d’améliorer les capacités financières des institutions financières internationales (IFI) tout en les amenant à pivoter plus franchement vers le financement de la lutte contre le réchauffement climatique.

«J’ai appelé, lors des réunions annuelles de 2022, à une évolution des banques multilatérales de développement (BMD). Un an plus tard, nous avons fait de grands progrès et les réformes sont en haut de l’agenda du G20», s’est félicitée la secrétaire au Trésor lors d’un discours prononcé à l’Université Mohamed VI polytechnique de Ben Guerir (Maroc), en marge des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale (BM) à Marrakech.

Parmi les mesures avancées, Mme Yellen a cité l’évolution des missions de la BM, dont la mission sera de «mettre fin à la pauvreté sur une planète vivable», reprenant les mots du président de l’institution, Ajay Banga, lors d’une conférence à Washington fin septembre.

«Il est désormais communément accepté que lutter contre le réchauffement climatique et les autres défis mondiaux sont centraux au développement» des pays, a insisté Janet Yellen.

La ministre américaine a également appelé au renforcement de la capacité opérationnelle de la BM, que M. Banga avait jugé «dysfonctionnelle» malgré des «équipes incroyables», mais aussi renforcer ses capacités financières, soulignant que les Etats-Unis apporteront des fonds supplémentaires afin que la BM dispose de 27 milliards de dollars de financement supplémentaires.

Les différentes mesures, au niveau de la Banque mondiale et des banques régionales devraient permettre à l’ensemble de disposer «d’au moins 200 milliards de dollars de capacités supplémentaires» sur les dix prochaines années.

Du côté du Fonds monétaire international (FMI), Mme Yellen a assuré que les Etats-Unis allaient «soutenir une répartition des quotas qui reflète mieux l’économie mondiale», un changement qui ne pourra cependant se faire que «si l’on obtient un accord sur un cadre basé sur des principes communs».

Cette proposition va plus loin que celle jusqu’ici sur la table, qui envisageait une redistribution des quotas, offrant ainsi plus de financements à destination des pays émergents et en développement, sans modifier la composition des droits de vote des Etats membres.

Un rééquilibrage en lien avec la composition du PIB mondial offrirait plus de poids aux principaux pays émergents, à commencer par la Chine et l’Inde, une possibilité que les Etats-Unis n’ont jusqu’ici pas réellement soutenu, précisément pour ne pas donner plus de pouvoir à la Chine.

Plus largement, Janet Yellen s’est prononcée en faveur de la mise en place de clauses permettant de mettre en pause le remboursement de la dette des pays en difficulté «afin de dépenser leurs fonds lorsqu’ils doivent répondre à des situations d’urgence puis dans la phase de reprise».

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