Suisse: la consommation refroidie par l’inflation en 2022

AWP

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Une modeste progression de 0,3% a été comptabilisée, inférieure à l’inflation enregistrée sur la période, indique l’institut GFK.

Le commerce de détail en Suisse a fait les frais d’un climat de consommation morose l’année dernière. Une modeste progression de 0,3% a été comptabilisée, inférieure à l’inflation enregistrée sur la période, indique l’institut d’études de marché GFK mercredi.

Les recettes générées par le commerce de détail ont atteint au total 102,6 milliards de francs en 2022, soit 300 millions de plus par rapport à 2021. La croissance est en partie imputable aux hausses de prix, aussi bien dans le secteur alimentaire que non alimentaire, ainsi qu’à l’immigration, précise GFK dans son compte-rendu.

La consommation a été freinée par une diminution du pouvoir d’achat. Les prix de l’énergie, du transport, ainsi que des emballages et de la logistique ont fortement renchéri, rappelle GFK.

Selon les calculs de l’Office fédéral de la statistique (OFS), le taux d’inflation annuel moyen s’est établi à 2,8% en 2022, contre 0,6% l’année précédente. Or, sur la même période, les salaires nominaux n’ont augmenté que de 0,9%, ce qui signifie qu’en termes réels, ils ont baissé de 1,9% sur un an, avait indiqué l’OFS en avril.

Par segment, les produits non-alimentaires, hors véhicules à moteur et carburants, ont généré un chiffre d’affaires de 58,4 milliards de francs. Cela correspond à une hausse de 0,4% sur un an et fait suite à un rebond de 5,0% en 2021. De leur côté, les aliments et boissons ont cumulé des recettes de 44,3 milliards, en hausse de 0,2% sur un an.

Déclin dans les supermarchés

Parmi les principaux distributeurs, les supermarchés Migros ont généré 12,3 milliards de recettes, arrivant en première position des plus grands détaillants, talonné par les supermarchés Coop et leurs 11,7 milliards. Denner (3,7 milliards), Digitec Galaxus (2,2 milliards) et Volg (1,7 milliard) complétaient le top 5, classement prenant en compte seulement les entreprises publiant leurs recettes en Suisse.

La plateforme de e-commerce était la seule du top 5 à avoir enregistré une croissance des ventes sur un an (+12,2%). Les grands distributeurs ont en effet tous essuyé une baisse de leurs recettes par rapport à 2021, exercice encore marqué par la pandémie et période au cours de laquelle la consommation à la maison avait augmenté.

Les boutiques d’électronique ont également accusé le coup après deux exercices solides en 2020 et 2021. Les recettes ont reculé aussi bien pour Interdiscount (-5,5%) que pour Fust (-3,7%), Media Markt (-0,5%) ou melectronics (-5,5%).

Après deux années de commandes frénétiques sur internet, les ventes en ligne ont également essuyé un repli, de 2,8% à 14 milliards de francs. A la fois les achats sur les sites internet en Suisse (-2,4%) et à l’étranger (-5%), ont perdu du terrain. Par rapport à 2019, les boutiques en ligne d’un domaine finissant par «.ch» ont vu leurs ventes bondir de 44%, relève GFK.

Les détaillants suisses continueront de naviguer en eaux troubles cette année et la suivante, selon les perspectives de GFK. Pour les trimestres à venir, l’ambiance est plutôt à la retenue.

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