Stabilité financière en zone euro: Christine Lagarde appelle les Etats à rester «proactifs»

AWP

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«Jusqu’à présent, le système financier européen a évité le pire scénario dans lequel de graves risques systémiques se matérialiseraient en même temps», reconnaît la présidente de la BCE.

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde a appelé jeudi les Etats de la zone euro à «rester proactifs» face aux risques pesant sur la stabilité financière, sur fond de taux d’intérêt élevés en raison de l’inflation.

«Jusqu’à présent, le système financier européen a évité le pire scénario dans lequel de graves risques systémiques se matérialiseraient en même temps», a reconnu jeudi Mme Lagarde.

«Mais les décideurs politiques doivent rester proactifs et attentifs aux risques liés à la stabilité financière au fur et à mesure qu’ils surviennent», a-t-elle ajouté.

La banquière centrale s’exprimait en tant que présidente du Comité européen du risque systémique (CERS), rattaché à la BCE, qui avait lancé en septembre 2022 à la finance européenne un avertissement sans précédent depuis plus de dix ans.

Le comité appelait alors les banques à se «préparer» à des «scénarios de risques extrêmes», rendus plus probables depuis l’éclatement de la guerre en Ukraine et le rapide retournement de tendance sur les taux d’intérêt face à l’inflation.

Depuis un an, les secousses au sein du système financier mondial se sont certes produites en dehors de la zone euro, avec la faillite de banques régionales aux États-Unis, la crise des obligations souveraines du Royaume-Uni et, plus récemment, les fluctuations des prix des bons du Trésor américain.

A moyen terme toutefois, la rentabilité des banques «sera affectée par la hausse des coûts de financement, liée à la hausse des taux directeurs (de la BCE), et par une baisse considérable des volumes de prêts», a prévenu Mme Lagarde.

De plus, la «combinaison durable d’une faible croissance et de coûts plus élevés du service de la dette continuera de mettre à rude épreuve les ménages et les entreprises vulnérables, ce qui pourrait entraîner une augmentation des prêts» en souffrance, selon la première gardienne de l’euro.

Plus généralement, la liste des «points névralgiques» dans le système financier «reste longue», a-t-elle dit, citant en exemple les fonds du marché monétaire et les fonds d’investissement, en particulier ceux investis dans des actifs non liquides.

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